L’Algérie et le Niger ont signé, mardi 26 octobre 2021, un accord de coopération sécuritaire, considéré comme stratégique pour les deux pays voisins.
La cérémonie de signature s’est déroulée en présence du ministre de l’Intérieur, des collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Kamel Beldjoud et de Alkache Alhada, ministre nigérien de l’Intérieur et de la décentralisation.
« L’accord de coopération sécuritaire apportera une nouvelle dynamique à la coopération dans la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et le banditisme organisé », a déclaré Alkache Alhada, cité par l’agence APS, à la fin de la 7ème session du Comité bilatéral frontalier algéro-nigérien.
Un groupe de travail a été installé, lors de cette session, pour étudier la possibilité d’intensifier les efforts pour la sécurisation des zones frontalières, la lutte contre la migration clandestine et la criminalité « sous toutes ses formes ».
Relance de l’activité économique sur la bande frontalière
Des représentants des ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur des deux pays ont assisté aux travaux de ce groupe ainsi que les walis d’In Guezzam, de Tamanrasset et de Djanet. Les gouverneurs d’Agadez et de Tahoua, régions du Nord du Niger, y ont participé également avec la présence de responsables des services de sécurité, de la protection civile et des douanes.
Un mécanisme mixte de « coordination sécuritaire », constitué d’ experts en questions de sécurité, a été créé pour suivre la situation sur le terrain.
Un autre groupe de travail s’est penché sur les perspectives de relance de l’activité économique sur la bande frontalière et d’élargissement des domaines de coopération. Le wali de Djanet à annoncé à l’ENTV que le poste frontalier d’In Guezzam sera bientôt ouvert alors que le wali de Tamanrasset a parlé de l’organisation du prochain Assihar (grande foire commerciale et économique) en présence d’opérateurs économiques du Niger.
« Le Niger un pont pour les entreprises algériennes »
« Le Niger constitue un pont à travers lequel les entreprises algériennes peuvent se déployer sur le reste de l’Afrique au sud du Sahara », a déclaré Alkache Alhada. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) constitue, selon lui, une opportunité offerte aux entreprises algériennes de « regarder vers le sud ».
« Il est question que dans les prochains mois les ministres des Transports et du Commerce des deux pays se rencontrent pour discuter sur le développement de tous ces aspects », a-t-il annoncé.
Selon un communiqué de la DGSN (Direction générale de la sûreté nationale), un mémorandum de jumelage entre les écoles de police de Tamanrasset et de Niamey a été signé pour la formation au profit des agents et cadres de la police du Niger.
Farid Bencheikh, directeur général de DGSN, a, selon la même source, reçu Souley Boubacar, directeur général de la Police nigérienne, pour évoquer les moyens de renforcement de la coopération policière bilatérale.
Lutter contre la criminalité transfrontalière
« La coopération policière concerne la formation, la police scientifique, l’appui de l’échange d’expériences et le développement du rendement opérationnel afin de lutter contre toutes les formes de criminalité, notamment transfrontalière et la cybercriminalité », est-il précisé dans le communiqué.
La Police algérienne s’engage, selon Farid Bencheikh, à fournir un appui à son homologue nigérienne en matière de formation de base et spécialisée et l’appui logistique.
Par ailleurs, une convention de jumelage et de coopération décentralisée a été signée entre la nouvelle wilaya d’In Guezzam et la région d’Agadez couvrant tous les aspects du développement socio-économiques.
Alkache Alhada, qui a proposé la tenue de la prochaine session du comité bilatérale à Niamey en octobre 2022, a rendu visite aux sièges de la Direction des Unités républicaines de sécurité (DURS) et de l’Unité nationale d’instruction et d’intervention de la Protection civile d’El-Hamiz, à Alger. Il a rendu visite aussi à la Grande Mosquée d’Alger.
Construction d’un institut islamique au Niger
« La Grande mosquée constitue un outil extraordinaire qui permettra d’expliquer au reste du monde ce qu’est réellement l’Islam. Une religion de paix et d’amour et non pas de violence. Le rayonnement de ce centre civilisationnel dépassera le niveau continental pour atteindre le niveau mondial », a déclaré Alkache Alhada à la presse, évoquant « les attaques » que subit l’islam à travers le monde.
Kamel Beldjoud a annoncé que l’Algérie s’engage à construire un institut islamique au Niger en 2022, à adopter un programme de bourses pour la formation d’imams et à construire une zone de libre échange commercial à Arlit (à 170 km des frontières avec l’Algérie).