L’ambassadeur d’Algérie en France a déposé plainte contre l’ONG Reporters sans frontières (RSF) pour diffamation.
Mohamed-Antar Daoud, ambassadeur d’Algérie en France, précise, dans un communiqué publié ce vendredi 23 juillet, que l’action en justice intervient après « l’assertion contenue dans le communiqué publié par RSF le 19 juillet 2021 », selon laquelle l’Algérie figure parmi les pays en possession du logiciel espion israélien Pegasus développé par la société NSO Group et « qu’elle l’utilisait pour espionner d’autres parties ».
« Outre leur caractère diffamatoire et mensonger, ces allégations inadmissibles relèvent de la manipulation de RSF connue pour son acharnement vis-à-vis de l’Algérie(…) Respectueux des libertés fondamentales, individuelles et collectives garanties par la Constitution algérienne et fidèle aux principes régissant les relations internationales, notre pays dément formellement ces accusations », est-il écrit.
RSF, organisation non gouvernementale française de défense de la liberté de la presse, a publié sur son site internet un article intitulé « Pegasus : un outil répugnant et sordide, prisé par les prédateurs de la liberté de la presse”.
L’Algérie n’est pas « client » de NSO
« Parmi les clients de NSO figurent des régimes autocratiques comme l’Arabie Saoudite, le Maroc, l’Algérie, le Bahreïn, mais aussi des démocraties (Mexique, Inde). Toutes les régions du monde sont concernées, de la Hongrie, à la Turquie et l’Azerbaïdjan en Europe, au Togo, et au Rwanda en Afrique », écrit-elle.
Or, les médias internationaux qui ont enquêté sur l’affaire Pegasus, avec les ONG Forbidden stories et Amnesty international, n’ont pas cité l’Algérie comme éventuel « client » de NSO. L’Algérie n’entretient aucune relation diplomatique avec Israël. Et NSO ne vend son logiciel espion aux Etats qu’avec l’approbation de Tel Aviv.
« L’Algérie affirme qu’elle ne dispose aucunement de ce logiciel et n’a jamais eu à l’utiliser, ni à traiter ou à collaborer, de quelque manière que ce soit avec les parties détenant cette technologie à des fins d’espionnage visant à porter atteinte à l’honneur et à la réputation de pays respectueux de la légalité internationale », écrit la représentation diplomatique algérienne à Paris.
Ce vendredi 23 juillet, RSF a « mis à jour » son article, fortement critiqué sur les réseaux sociaux, en ajoutant un erratum en bas de l’article. « Dans un premier temps, nous avons fait figurer l’Algérie dans la liste des pays clients de NSO. Cette erreur, que nous regrettons, a été corrigée », précise-t-elle. Sans plus.