Le général à la retraite Ali Ghediri a suspendu une grève de la faim entamée en prison le vendredi 10 juillet 2020 en raison d’ennuis de santé, selon l’avocat Khaled Bourayou. D’après la même source, l’ex-candidat à l’élection présidentielle entendait protester contre « une injustice » qui le frappe « depuis plusieurs mois ».
Ali Ghediri a écrit une déclaration, signée le 6 juillet 2020 et rendue publique par ses avocats hier. « Tout ce que j’ai subi durant mon confinement politique à la prison d’El Harrach a une seule source et une seule cause, à savoir ma candidature à l’élection présidentielle du 18 avril 2019, criminalisée volontairement sur la base de mon programme électoral(…) j’étais le premier à avoir parlé de rupture, la seule voie de salut pour Algérie », a-t-il écrit en évoquant son projet de «deuxième République».
Ali Ghediri a rejeté l’accusation justifiant sa mise en détention depuis treize mois à la prison d’El Harrach, à Alger, celle «d’ atteinte au moral des troupes ». Il rappelé avoir défendu l’ANP lors que l’armée avait été critiquée par des « personnalités politiques » en 2016 et 2017 sans susciter la réaction des institutions officielles. «Tout ce que j’endure depuis plus d’une année est le fait de mesures malintentionnées visant à porter atteinte à ma personne, à ma dignité et à la réputation de ma famille révolutionnaire de père en fils», a-t-il ajouté. Ali Ghediri dit avoir choisi la grève de la faim pour éviter « une mort lente » en prison, « la mort des lâches que les décideurs ont choisi pour moi». D’après sa défense, Ali Ghediri a refusé l’introduction d’une nouvelle demande de liberté provisoire.
Refus de la liberté provisoire
Khaled Bourayou a précisé qu’un pourvoi en cassation a été introduit contre la décision de la Chambre d’accusation, prononcée le 10 juin 2020, de retenir «la participation à un projet visant à porter atteinte au moral de l’armée dans le but d’affaiblir la défense nationale » contre l’officier supérieur à la retraite. C’était un choix de Ali Ghediri, car l’autre option était la programmation du procès. La durée de l’examen du pourvoi en cassation pourrait aller jusqu’à huit mois.
L’accusation de «participer à la fourniture à des agents de pays étrangers d’informations qui portent atteinte à l’économie nationale » a été abandonnée. Yazid Rebouh, proche collaborateur d’Ali Ghediri, s’est dit étonné du fait que l’atteinte au moral des troupes soit considérée comme « un crime »pour Ali Ghediri alors qu’elle est qualifiée de délit pour les autres personnes poursuivies pour la même accusation.
Selon ses avocats, Ali Ghediri sera jugé par le tribunal pénal et non pas correctionnel. «C’est le deux poids, deux mesures. Et pourquoi attendre treize mois pour le juger?Ghediri ne sait même pas quand il va être jugé. C’est insupportable pour lui. Il a passé neuf mois à faire l’aller-retour entre le tribunal de Dar El Beida et la Cour d’Alger pour l’enquête judiciaire. Là, avec le pourvoi en cassation, ça va durer encore plusieurs mois. Va-t-il rester toujours en prison? Qu’on le mette en liberté provisoire, qu’il rentre chez lui et je jour du procès, il sera présent au tribunal.», a souligné Yazid Reboub.
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