L’avocat et militant Des droits de l’homme , Ali Yahia Abdennour est décédé le dimanche 25 avril 2021 à l’âge de 100 ans. Il a été inhumé ce lundi 26 avril au cimetière de Ben Aknoun à Alger.
Né le 18 janvier 1921 à Aït Yahia, maître Ali Yahia avait fêté ses 100 ans en janvier dernier et a reçu des hommages appuyés y compris de ses détracteurs qui n’ont pas compris que chez cet homme, les droits de l’homme ne se morcellent pas. En dépit de campagnes de presse dont certaines ont été des sommets de vilenie, Me Ali Yahia n’a jamais transigé, les droits de l’homme, c’est pour tous les hommes.
Ali Yahia Abdennour: la traversée du siècle en combattant
Cette chronique de Saïd Djaafer a été écrite et lue sur Radio Corona à l’occasion des 100 ans de Me Ali Yahia Abdennour, qui vient de nous quitter. C’est incontestablement un grand homme, un homme qui n’a jamais renoncé à défendre les droits humains et les libertés. Toutes les libertés et pour tous les humains au-delà de leurs idées, leurs convictions et leurs origines.
Un centenaire cela se fête. Le centenaire d’un homme qui a consacré l’essentiel de sa vie à la lutte pour la liberté et la dignité encore plus. Je rends grâce du fait que Ali Yahia Abdennour est toujours vivant pour entendre les hommages unanimes qui lui sont rendus. J’imagine qu’il doit en sourire, lui qui a essuyé toutes vilenies possibles pour son engagement Cet homme a défendu tout le monde, gauchistes, communistes, berbéristes, islamistes, syndicalistes, arabisants, francisants.. et il l’a fait avec une forte et égale conviction. Et ne s’agit pas simplement d’une attitude d’avocats qui défend une clientèle diversifiée. Pour Me Ali Yahia, c’est autant un sacerdoce qu’un engagement politique.
Un défenseur radical des droits de l’homme
Contrairement à ce que peuvent suggérer les hommages actuels – et ils sont les bienvenus tous, certains peuvent être pris comme une contrition, une demande de pardon – Ali Yahia Abdenour, n’a pas été “consensuel” car il a été défenseur radical des droits de l’homme. Et il en a reçu des insultes pour son refus de saucissonner les droits de l’homme, chose courante en Algérie où l’adversaire politique est catalogué comme ennemi, voire dépouillé de son humanité. Ali Yahia Abdennour a subi toutes les accusations possibles car il considère qu’un militant des droits de l’homme ne doit pas choisir entre les victimes de la violence et de la répression mais qu’il doit les défendre toutes. Ali Yahia est un progressiste mais il n’a jamais accepté l’idée qu’il fallait défendre les siens et abandonner les autres. Dieu sait que cela n’est guère évident, cette capacité de dépasser ses propres parti pris.
Au coeur des années terribles
La pire période pour l’Algérie et pour maître Ali Yahia a été les années 90. Il était contre l’arrêt du processus électoral qu’il considérait comme un coup d’Etat, il s’est battu comme un diable contre les cours spéciales, il a été signataire du contrat de Rome. On avait eu au lendemain des évènements d’octobre 1988, la mise en place d’un comité national contre la torture, dirigé par ce qu’on appelle des progressistes. Ils ont fait du bon boulot. Mais en 1992, ils ont choisi de se saborder pour ne pas avoir à s’occuper des choses malsaines qui arrivaient et dont seront victimes leurs adversaires.
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