L’Allemagne a classé ce 26 mars la France entière, y compris les territoires d’outre-mer, comme zone à « haut risque » d’infection au Covid-19, a annoncé l’institut sanitaire national Robert Koch.
Ce classement implique notamment des contrôles au moins aléatoires aux frontières, que la plupart des voyageurs en provenance de France observent une période de quarantaine à l’arrivée et disposent d’un test négatif de moins de 48 heures.
Le département frontalier de la Moselle était jusqu’ici le seul territoire français à être classé par le voisin allemand comme zone à « haut risque » en raison d’une forte circulation des variants au Covid-19. Angela Merkel avait annoncé jeudi soir que l’Allemagne s’apprêtait à classer la France en zone à « haut risque ». « Lorsqu’on observe les taux d’incidence c’est tout simplement de fait une nécessité (…) un processus pratiquement automatique », avait déclaré la chancelière allemande lors d’une conférence de presse à Berlin.
L’Allemagne craint les retombées de la situation sanitaire en France
Les taux d’incidence, qui mesurent le nombre d’infections pour 100.000 habitants au cours des 7 derniers jours, dépassent dans de nombreux départements français le seuil des 200. Il s’établissait vendredi en Allemagne à 119 environ en moyenne nationale. La question à présent est de savoir si la décision allemande va ou non entraîner la mise en place de contrôles stricts aux frontières, comme l’Allemagne l’a dernièrement fait avec la Pologne et avant cela avec la République tchèque et le Tyrol autrichien.
La chancelière a toutefois laissé entendre que la France pourrait bénéficier d’un traitement de faveur, avec uniquement des contrôles aléatoires et non systématiques. Le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Clément Beaune, « négocie l’allègement des modalités (d’une telle décision) pour éviter la fermeture de la frontière », indique son entourage.
L’inquiétude de part et d’autre de la frontière grandit néanmoins. Des députés français et allemands ont demandé jeudi de « convoquer le plus rapidement possible (…) une réunion extraordinaire du Comité franco-allemand de coopération transfrontalière » face au durcissement en vue « des règles restrictives dans les bassins de vie transfrontaliers entre la France et l’Allemagne ».