La 19è édition des Rencontres cinématographiques de Bejaia (RCB) a débuté, mardi 24 septembre au soir, à la cinémathèque de Béjaïa. Un événement culturel organisé par l’Association Project ‘heurts qui se poursuivra jusqu’au 29 du même mois.
« Ces rencontres sont faites de beaucoup de passion, de partage, de fatigue, de frustration, d’espoir et surtout de films et de débats. Tout cela ne peut se réaliser sans le concours de bénévoles qui œuvrent toute l’année pour maintenir cet espace animé. Le public porte les RCB depuis le début et continue à le faire », a déclaré Achène Keraouche, directeur des RCB et président de l’association Project ’heurts, lors de la cérémonie d’ouverture, marquée par la présence d’un public nombreux, de responsables du ministère de la Culture et des Arts et des autorités locales. « Aux RCB, la star c’est le public », est un slogan hautement revendiqué par les organisateurs de cet événement culturel.
Hakim Abdelfettah, codirecteur artistique des RCB avec Nabil Djedouani, a remercié les réalisateurs, les producteurs et les distributeurs qui ont contribué à la programmation artistique des Rencontres. « Ils nous ont fait confiance et envoyé leurs œuvres gratuitement », a-t-il dit. Il a rappelé que 35 films, entre longs et courts métrages et documentaires, ont été sélectionnés sur 370 œuvres reçues. Nabil Djedouani a rappelé que cette année l’affiche des RCB 2024 a été réalisée par le bédéiste et dessinateur de presse Slim. « Slim, Kateb Yacine, Slimane Benaissa, Boualem Zid el goudam » c’est la culture populaire algérienne. C’est ce que nous voulons mettre à l’honneur dans ces rencontres », a-t-il souligné.
« J’ai besoin de connaître les Algériens… »
La soirée d’ouverture a été animée par le chanteur algérien Amazigh Kateb, fils de Kateb Yacine, et par l’actrice et interprète franco-algérienne Camélia Jordana. Amazigh Kateb, fortement applaudi, a évoqué un retour à Béjaïa, après plus de vingt ans d’absence. « J’ai besoin de connaître Béjaïa, j’ai besoin de connaître les Algériens », a déclaré Camélia Jordana. Elle a évoqué un récent voyage, en juillet dernier, à la découverte de l’Algérie, après avoir parlé avec le comédien Khaled Benaïssa. Amazigh Kateb et Camélia Jordana ont repris avec brio le titre de « Slavit ayavehri » (joue ô vent)
de Matoub Lounes. Camélia Jordana a, pour rappel, produit, depuis 2010, cinq albums et une quinzaine de singles, le dernier étant « Too fast » (trop rapide). Face au public de Béjaïa, elle a interprété « Nata Lova », un titre hommage au Congo. Amazigh Kateb est présent à Béjaïa pour la projection, en avant première algérienne, du documentaire « Des hommes libres », prévue ce mercredi 25 septembre. Réalisé par Taghzout Ghezali, le documentaire revient sur 70 minutes sur le parcours littéraire et militant de Kateb Yacine. »Some string »
Après le tour de chant d’Amazigh Kateb et de Camélia Jordana, la projection des films a été lancée dans une salle rénovée. Un court métrage de l’artiste britannique Sarah Wood a été présenté en premier. Il évoque les tourments et les contradictions du monde d’aujourd’hui sous forme d’une narration sur le cinéma et sa lumière. Ce film fait partie du projet “Some Strings” (bouts de ficelles).
« C’est un projet porté par un ensemble d’artistes qui ont élaboré un travail en réponse au génocide du peuple palestinien par l’entité coloniale israélienne. « Some strings », c’est un ensemble de gestes filmiques ayant pour départ le dernier poème de Refaat Alareer, “Si je dois mourir », écrit avant son assassinat par l’armée israélienne ( à Ghaza en décembre 2023). « Some strings », c’est un projet qui ne cesse de s’étendre et qui réunit aujourd’hui plus d’une centaine d’artistes. Ces films sont montrés à travers le monde sous forme de pré programme dans les festivals, dans les expositions et dans les salles de cinéma. Nous voulons apporter notre soutien au peuple palestinien dans toutes les formes possibles », a expliqué le réalisateur franco-algérien Marcel Mrejen. Marcel Mrejen est présent à Béjaïa avec le court métrage « Memories of an-uborn sun » (Souvenirs d’un soleil nouveau-né).
« Six pieds sur terre », le premier long métrage de Karim Bensalah, a été projeté en avant-première algérienne en présence du réalisateur, suivi d’un débat avec le public. Un ciné-café a été animé au Musée Bordj Moussa, ce mercredi 25 septembre, en présence de Karim Bensalah, cinéaste algéro-brésilien, et de l’acteur Mehdi Djaadi, modéré par l’enseignante Latéfa Lafer. Ce soir est prévue la projection en avant-première algérienne de « Ma kayen walou » (Ce n’est rien), un film de Merzak Allouache, et « Printemps reporté », un court métrage de Walid Bouchebah.