Entreprendre dans l’art est le pari relevé depuis un an par la galeriste, Amel Bara Kasmi, propriétaire d”’Ifru Design”, espace d’exposition et de formation artistique, qui participe depuis sa création la promotion des artistes.
Peinture, art graphique, photographie ou encore de l’aquarelle, «Ifru Design» se veut un carrefour de toute les expressions artistiques. Située au boulevard Krim Belkacem, la galerie expose actuellement les œuvres de l’artiste peintre Nesma Bouda. Amel, en compagnie de l’artiste accueille les derniers visiteurs, alors que la prochaine exposition est déjà en préparation.
«La galerie fonctionne selon un rythme assez dynamique. J’organise une exposition chaque 21 jours, et je consacre deux jours par semaine à l’organisation de session de formation en décoration d’intérieur, des ateliers de peinture et bien d’autres activités. Je dis souvent que la galerie Ifru propose un programme pour l’espace et les murs» note Amel.
Selma est issue d’une formation en architecture et urbanisme, elle a travaillé pendant plusieurs années dans des bureaux d’études, avant de reprendre ses études et faire une école d’architecture d’intérieur à Alger.
«Au sein de cette école j’ai consolidé ma formation initiale et j’ai particulièrement appris à développer mon esprit créatif. Deux enseignants, devenus mes mentors et amis m’ont beaucoup aidé. Je leur dois mon épanouissement professionnel aujourd’hui. L’enseignante de design mobilier Kahina Adjaj, m’a appris à déceler mes passions et à les exprimer dans les objets que je réalisais. Et un autre artiste m’a accompagné dans la réalisation de mon projet » se souvient-elle.
Cet ami artiste l’invite un jour à une exposition à la galerie Aida. Amel y va. Elle ne se doutait pas qu’en y allant, elle allait aussi vers une reconversion professionnelle.
«À cette époque je traversais une période de deuil après le décès de mon père. En me rendant à cette exposition j’ai retrouvé un peu l’atmosphère de mon enfance et le souvenir de mon père. J’ai été éduqué selon un mode de vie particulier, couvé par nos parents, on avait tout à la maison. Nous faisions de la lecture, la musique, ma mère peignait. L’ambiance qui imprégnait ces lieux m’a rendu nostalgique. J’ai ressenti de la quiétude, et je me suis dit que si j’avais un lieu pareil, j’allais restituer cette ambiance familiale ».
Amel partage cette idée avec son ami artiste, qui lui conseille de prendre le temps de se familiariser avec le monde de l’art. De nature timide, Amel va devoir surmonter ses craintes et s’habituer aux rituels exigés par sa nouvelle vocation. Déterminée, elle met deux ans à concevoir et à façonner son projet.
«Je voulais à la fois constituer un carnet de contact et donner une orientation à mon projet qui me ressemblait. Je voulais un espace ouvert à tous, loin des exigences des professionnels. Je n’évalue pas le travail de l’artiste, mais je suis souvent touché par la passion qui l’anime. J’aime travailler particulièrement avec les jeunes artistes, leurs talents précoces, leur sensibilité palpable, donne une authenticité particulière lors des expositions » dit-elle.
Un an après son lancement, la galerie «Ifru Désign» ne se cloisonne pas dans la seule organisations expositions. Amel organise des soirées musicales à la galerie, des artistes de rue se produisent à la galerie, souvent une première scène pour eux.
Ifru Design c’est «Exposer et accompagner»
Le prochain rendez-vous de la galerie est pour ce jeudi. Il s’agit d’une exposition collective de six artistes qui ont participé au programme « Art’Air» initié par la maîtresse des lieux. Amel a accompagné les six artistes dans un voyage d’une semaine entre Alger et Bejaia. Plus d’une vingtaine de lieux ont été visités dans les deux villes. Un voyage couronné par la réalisation de l’exposition.
«Les jeunes artistes que j’ai emmenés ont à peine la vingtaine. L’idée est de stimuler leur créativité à travers la visite de monuments historiques, sites naturels ou encore des randonnées nocturnes. Durant les sorties nocturnes, je les invitais à écouter les bruits de la nuit, et à s’habituer au noir. Au départ ça leur paraissait étrange mais au fil des jours, ils ont commencé à apprécier ces moments. Le potentiel créatif d’un artiste, dépend de sa capacité à observer le monde. A travers ce programme, je veux accompagner, modestement, les jeunes artistes dans cette découverte » conclut Amel.
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