Saïd Bouteflika, frère et conseiller de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika fait l’objet d’une charge de « financement du terrorisme » rapporte le journal El Watan dans son édition du 10 mai 2022. Selon le journal, Saïd Bouteflika, qui était en situation de quasi-régent de la présidence depuis l’AVC de son frère en 2013, a été entendu par le juge d’instruction qui l’a « inculpé et placé sous mandat de dépôt pour «financement occulte de campagne électorale» et de «financement du terrorisme».
L’appel fait par la défense devant la chambre d’accusation a été rejeté, précise le journal. Deux hommes d’affaires, Ahmed Mazouz et Mahieddine Tahkout, sont également impliqués dans cette affaire. Selon les explications fournies par le journal, cette accusation de « financement du terrorisme » serait lié à Hichem Aboud, journaliste et ancien officier du DRS, installé en France et qui a été classé sur la liste des « personnes et organisations terroristes ». Aboud Hichem avait lancé de l’étranger la chaîne Amel TV en 2018 qui n’a d’ailleurs pas duré longtemps puisqu’elle a cessé d’émettre en 2020.
Saïd Bouteflika aurait, selon l’accusation, donné son accord pour financer la chaîne dans le cadre de la campagne pour un 5eme mandat de Bouteflika. Selon El Watan, qui cite des « interlocuteurs » non identifiés, « le magistrat instructeur aurait basé son enquête sur des fonds qui auraient été versés, « avec l’accord de Saïd Bouteflika» … à Aboud Hicham pour financer la chaîne de télévision Amel TV, dont il est propriétaire et PDG, et l’utiliser comme support médiatique de la campagne électorale présidentielle du défunt président déchu, d’avril 2019, pour un 5e mandat. ».
Aboud Hicham, qui a le statut de réfugié politique en France, diffuse régulièrement sur Youtube et Facebook des «Lives » dénonciateurs des autorités algériennes. Il fait l’objet depuis mars 2021 d’un mandat d’arrêt international en liaison avec le mouvement Rachad et d’autres figures des réseaux comme l’ancien diplomate Mohamed Larbi Zitout, ou Amir Boukhors.