Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a, en visite à Alger, mercredi 30 mars, évoqué la coopération avec l’Algérie en matière sécuritaire et énergétique.
C’est la première visite d’un secrétaire d’Etat américain depuis 2014, effectuée à l’époque par John Kerry. Antony Blinken a été reçu par le président Abdelmadjid Tebboune en présence des ministres algériens des Affaires étrangères, de l’Energie et de l’Agriculture.
Le chef de la diplomatie américaine a eu des entretien aussi avec son homologue Ramtane Lamamra. Une source diplomatique algérienne indique que les entretiens, qui se sont déroulés dans « une atmosphère amical et constructive », ont donné une forte impulsion au partenariat stratégique « dont les perspectives sont très prometteuses ».
La même source précise que le secrétaire d’Etat américain a salué l’Algérie en tant que pays « qui respectent tous ses engagements » et a évoqué la possibilité de drainer davantage d’investissement dans l’amont pétrolier. Et on indique que Blinken n’a, à aucun moment, abordé la question de la réouverture du gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui relie l’Algérie à l’Espagne en passant par le Maroc.
L’Algérie, troisième fournisseur de l’Europe en gaz naturel
Fin octobre 2021, l’Algérie a décidé de ne pas renouveler le contrat d’exploitation de ce gazoduc après qu’Alger ait décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc.
Des informations de presse, reprises par les agences internationales, avaient laissé entendre que le chef de la diplomatie américaine aurait fait pression sur les autorités algérienne de relancer l’exploitation du gazoduc pour « renforcer la sécurité énergétique » de l’Europe, en conflit avec la Russie en raison de la guerre en Ukraine.
L’Europe occidentale dépend à presque 45 % du gaz russe. L’Algérie est le troisième fournisseur en gaz de l’Europe après la Russie et la Norvège.
La même source diplomatique souligne que la secrétaire d’État adjointe Wendy Sherman, qui a visité l’Algérie début mars, n’a fait aucune demande à propos du gazoduc Maghreb-Europe. Des commentateurs avaient lié cette question au changement de position de Madrid à propos du règlement du conflit au Sahara Occidental.
Wendy Sherman, selon une note du Département d’Etat, a évoqué avec Ramtane Lamamra, lors de sa visite à Alger, le soutien des efforts déployés par l’Envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies, Staffan de Mistura, « pour relancer le processus politique piloté par les Nations unies visant à promouvoir une résolution durable et honorable au conflit dans le Sahara occidental ».
La position de Washington sur le Sahara Occidental n’a pas changé
Antony Blinken a, lors d’une conférence de presse animée au siège de l’ambassade des Etats Unis à Alger (et non pas au siège du ministère des Affaires étrangères), répondu à une question sur le dossier du Sahara Occidental en disant que Washington continue de soutenir « les efforts de l’ONU » et de l’envoyé personnel de son secrétaire général, Staffan de Mistura pour « une solution politique et diplomatique au conflit ».
« Il n’y a pas eu de changement dans notre position », a-t-il soutenu. En décembre 2020, Donald Trump avait déclaré que les Etats Unis reconnaissaient « la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental ».
La contrepartie était la normalisation des relations entre le Maroc et Israël.
A ce propos, Blinken a indiqué que les Etats arabes sont « libres » de normaliser leurs relations avec Israël et n’a pas manqué d’évoquer « les bienfaits » d’une telle normalisation. Blinken a évité de répondre à une question sur les relations entre l’Algérie et le Maroc, rompues depuis août 2021.
Bliken ne peut pas oser demander l’ouverture du gazoduc passant par le Maroc , car il détient toutes les informations sur la production de gaz en Algérie. Il sait que l Algérie ne peut aller au-delà de ce qu’elle produit actuellement et que si elle augmente les livraisons fers l’Europe c’est au dépend de la consommation nationale . C’est à dire qu’il y aurait un manque de gaz au niveau interne.
Ceci pour le premier point , et le second point , il connaît les relations profondes qui lient l’Algérie à la fédération de Russie . L’Algérie ne voudra jamais mettre la Russie en porte à faux.
La Russie a décidé de faire payer son gaz en ROUBLES , c’est de bonne guerre pour remettre un tant soi peu ces européens dans leurs bottes., faut de quoi Poutine fermera la vanne . Entre temps , la Russie a accordé un sursis à l’Allemagne pour un paiement en Euro, mais jusqu’a quand ?
Les USA ne viendront pas se frotter sur un terrain miné où seule l Algérie détient les clefs.
Mais cette visite, qui vient après celles d’Israël et du Maroc n’est pas aussi innocente . Il est fort à parier que la répartition des cartes est entrain de se faire notamment après ce sommet de Neguev où Six ministres des Affaires étrangères, dont quatre arabes aux côtés de leurs homologues israélien et américain, alignés main dans la main et tout sourire. La «photo de famille» de la rencontre qui s’est tenue dimanche soir et lundi matin dans le désert du Neguev résume l’objectif de ce moment présenté comme «historique» par les Israéliens. Affaire à suivre pour le sommet arabe d’Alger.