L’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) a décidé d’interdire la diffusion de deux émissions des chaînes privées Ennahar TV et Echourouk TV.
Il s’agit des émissions « Ma War’a al joudrane » (derrière les murs) d’Ennahar TV et « Li fat mat » d’Echourouk TV. L’ARAV a évoqué des « dépassements professionnels et moraux » pour justifier l’acte de « suspension définitive » de l’émission « Ma War’a al joudrane », selon un communiqué repris par l’agence APS, jeudi 28 janvier 2021. La chaîne, selon la même source, doit se soumettre aux lois régissant l’activité audiovisuelle et à la déontologie.
L’ARAV a accusé l’émission qu’anime Aicha Bouzmarene d’aborder des tabous et des problèmes sociaux « portant atteinte à la morale et aux valeurs sociales ». « L’émission a souvent dévié de ses objectifs. Le contenu de cette émission ne sert pas le téléspectateur, qui aspire à une information constructive, qualitative », a souligné l’Autorité que dirige Mohamed Louber.
Problèmes familiaux et conjugaux
« Ma War’a al joudrane », qui bénéficie d’une grande audience, s’intéresse aux problèmes familiaux et conjugaux, aux violences contre les femmes, à l’abandon des enfants par leurs parents, aux cas de divorce et de personnes « possédées » par les djinn. Le cas d’un homme battu par son épouse a fait le buzz ces dernières semaines. L’ARAV a déploré l’instrumentalisation de certains cas sociaux « en tant que phénomènes sans aucune référence à des études scientifiques et à des statistiques exactes ». « Le programme a également ouvert la voix à des individus versant dans le charlatanisme et la superstition et tentant d’abrutir le téléspectateur », a dénoncé l’ARAV qui a rappelé avoir averti la chaîne que dirige Souad Azzouz à plusieurs reprises.
« Dérives professionnelles et éthiques »
Mercredi 27 janvier 2021, l’ARAV a décidé de suspendre la diffusion de l’émission « Li fat mat » qu’anime Hicham Bougueffa sur Echourouk TV à cause de « dérives professionnelles et éthiques ». L’ARAV a cité le numéro, diffusé le 6 janvier 2021, durant lequel a été évoquée l’histoire douloureuse de Nadia et Sabrina avec leur père. « L’émission a donné une image dégradante des relations enfants-père et provoqué le mécontentement de la famille algérienne et de l’opinion publique. Il s’agit d’une faute professionnelle qui porte atteinte aux valeurs sociales », a tranché l’ARAV qui dit avoir convoqué le responsable de la chaîne, lequel aurait admis « une erreur dans le traitement du sujet ». L’ARAV, « qui n’a eu de cesse de rappeler à travers ses communiqués l’impératif d’assumer la responsabilité sociale de consécration d’une information pertinente et constructive », a appelé les journalistes au « strict respect de l’éthique professionnelle, des dispositions des services de communication audiovisuelle, ainsi que de toutes les exigences légales liées à leur activité ».
« Traitement superficiel et aléatoire » des sujets
Pour l’ARAV, le traitement de tels sujets « sensibles et complexes » exige du professionnalisme et « la mise à contribution de spécialistes capables d’apporter un plus aux téléspectateurs et de proposer des solutions concrètes à ces phénomènes. » Ce n’a pas été fait lors de émission « Li fat mat », ce qui a provoqué l’effet inverse et attenté à la sacralité des liens familiaux », a relevé l’Autorité. « La course à la célébrité et à l’audience a eu pour conséquence un traitement superficiel et aléatoire, en l’absence de spécialistes, en fonction des thèmes censés être bénéfiques pour la société », a conclu l’ARAV.
[…] un communiqué, l’ARAV indique avoir saisi le ministère de la Communication « aux fin de retrait de […]