Le procès en extradition de Julian Assange reprend lundi à Londres après avoir été interrompu par la pandémie de coronavirus.Âgé de 49 ans, Julian Assange est visé par une procédure d’extradition vers les Etats-Unis qui lui reprochent d’avoir diffusé en 2010 sur le site WikiLeaks des centaines de milliers de documents confidentiels, dont des rapports militaires sur l’Afghanistan et l’Irak ainsi que des notes diplomatiques.
Assange est considéré par ses admirateurs comme un champion de la liberté d’expression, un dénonciateur des abus de pouvoir américains. Ses détracteurs disent que sa publication de documents non expurgés, a mis en danger imprudemment la vie de sources de renseignements en Irak, en Iran et en Afghanistan.
Lors de la campagne présidentielle américaine de 2016, WikiLeaks a publié des documents volés au Comité national démocrate, portant préjudice à la candidate Hillary Clinton. Julian Assange nie cependant les accusations des enquêteurs américains selon lesquelles WikiLeaks aurait obtenu ces documents de pirates informatiques russes. La question ne fait pas partie de la procédure judiciaire.
Assange a fait la une des médias internationaux en 2010 lorsque WikiLeaks a publié une vidéo militaire américaine montrant une attaque menée en 2007 par des hélicoptères Apache à Bagdad qui a tué une douzaine de personnes, dont deux membres de l’équipe de presse de Reuters. Le site a ensuite publié de nombreux documents militaires américains et de câbles diplomatiques.
CHARGES POLITIQUES
Son équipe juridique à Londres soutient que les accusations américaines contre lui sont politiques et constituent une menace pour la liberté de la presse. Ils ont également déclaré qu’il risquerait de se suicider s’il était envoyé aux États-Unis, où il pourrait encourir des années de prison. Les avocats ont demandé sa libération sous caution en mars dernier en arguant qu’il était vulnérable au coronavirus. Mais le tribunal a rejeté la demande en invoquant un risque élevé de fuite.
Les difficultés juridiques d’Assange en Grande-Bretagne remontent à 2010, lorsqu’il a engagé la bataille contre extradition vers la Suède pour répondre aux questions sur les allégations d’agression sexuelle. Des poursuites, qui ont depuis été abandonnées. En juin 2012, face à une extradition imminente, il a cherché refuge à l’ambassade équatorienne où il resté enfermé pendant 7 ans.