L’Algérie n’ouvrira pas son espace aérien aux avions militaires devant participer à d’éventuelles opérations au Niger.
« Nous sommes contre le recours à la force, contre la solution militaire (au Niger). Comment pouvons nous ouvrir notre espace aérien pour faire des opérations militaires? « , a déclaré, ce mardi 29 août, Ahmed Attaf, lors d’une conférence de presse organisée au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, à Club des Pins, à l’Ouest d’Alger.
Le 22 août, la radio algérienne avait annoncé que l’Algérie a refusé une demande française d’accorder une autorisation de survol d’avions militaires de son territoire. « La France, qui avait menacé les militaires nigériens de mener une opération militaire, s’ils ne libéraient pas le président Bazoum, va mettre ses menaces à exécution. Selon de sources confirmées, l’intervention militaire serait imminente, tout le dispositif militaire est en place », avait écrit alors, la radio algérienne sur son site.
Paris soutient une intervention militaire au Niger, tel que prôné par la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans son pouvoir, après le coup d’Etat militaire du 26 juillet 2023.
Des rencontres avec des responsables français
Ahmed Attaf a, lors de la conférence de presse, annoncé une initiative politique lancée par le président Abdelmadjid Tebboune pour régler la crise politique au Niger.
A ce propos, Alger envisage de prendre attache avec plusieurs pays, dont les membres de la Cédéao, pour expliquer la démarche et fédérer les efforts de ceux qui soutiennent « une solution politique pacifique » au Niger. Il s’agit d’éviter une intervention militaire, porteuse de dangers, selon Alger.
Interrogé sur des contacts avec la France, le chef de la diplomatie algérienne a répondu que « c’est le président de la République qui décide quand et avec qui établir des contacts ».
Ahmed Attaf a annoncé, dans ce sillage, que des rencontres sont programmées avec de hauts responsables au ministère français des Affaires étrangères « dans une semaine à 10 jours » à propos du dossier nigérien.
Paris ne reconnaît pas les autorités en place actuellement à Niamey et refuse d’accéder à une demande des militaires de faire partir son ambassadeur au Niger, Sylvain Itte, considéré comme persona non grata.