Au FIBDA, manga japonais, BD italienne et Frantz Fanon à l’honneur

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Au FIBDA, manga japonais, BD italienne et Frantz Fanon à l'honneur
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Au Festival international de bande dessinée d’Alger (FIBDA), les débats et les ateliers se poursuivent avant la clôture de la manifestation, samedi 8 octobre.
Mercredi 5 octobre, le dessinateur et artiste peintre italien Virginio vona a animé un débat sur la BD italienne au niveau de la salle installée dans « le village artistique » à l’Esplanade Riadh El Feth à Alger. « Actuellement en Italie, le roman graphique s’est beaucoup développé même si la BD classique des années 1940 est toujours là. Il y a des lecteurs qui achètent ces BD. Le roman graphique aborde les sujets du quotidien, des sujets sociaux. Sur le plan du style, la BD est éloignée du manga japonais », a-t-il précisé


Les italiens restent, selon lui, des créateurs à part. « C’est différent au niveau du style. En Italie, il existe différentes écoles d’enseignement du dessin. Je connais l’école internationale de comics à Rome qui a une bonne réputation », a souligné Virginio Vona qui a réalisé, en livre, une œuvre au niveau du FIBDA, retransmise sur la page Facebook du festival.


Les Fumetti, la marque de fabrique italienne

Il a évoqué les fameux « Fumetti », nom donné à la BD populaire italienne.
 « Fumetti, c’est une allusion à la fumée. Cela évoque les bulles. L’ancienne génération est toujours attachée à la BD classique y compris celle publiée en noir et blanc. Les jeunes adorent les romans graphiques, les enfants le manga », a-t-il noté.
En 2019, Virginio Vona a publié avec l’auteur français Iah-hel, Frédéric-Christophe Gaffiat de son vrai nom, l’album « Alger, les ombres du temps » aux éditions Dalimen. Dans cet album, le personnage central de Vona, Fenice évolue en Algérie. « Je développe surtout des thèmes fantastiques avec un peu de science-fiction mais en lien avec ce qui se passe dans la vie actuelle », a-t-il dit.


« Il faut continuer de penser au futur »

L’artise mexicain David Espinosa Alvarez s’est dit, lui, ravi de venir pour la première fois en Algérie et de découvrir l’univers de sa BD. « Au Mexique, nous n’avons pas beaucoup de relations avec l’Algérie. Ici, à Alger, j’ai pu connaître des artistes du Japon, du Congo (RDC), d’Italie, d’Algérie…Je m’intéresse aux comics. Mes sujets ont trait à l’écologie, aux droits des femmes…Il faut continuer de penser au futur. Même si on ne parle pas la même langue, la BD nous permet de communiquer et de partager nos idées », a-t-il dit lors d’un débat, vendredi 7 octobre.


Le même jour, les japonais Aoyagi Etsuko, Yokoi Sampo, ito yu et Sookyung Yoo ont discuté avec le public du manga.
Le Japon est l’invité d’honneur du FIBDA 2022. « Le Japon et l’Algérie entretiennent des relations depuis 60 ans. Nous célébrons cet anniversaire avec une forte participation au FIBDA avec des conférences, des ateliers et un concert de musique traditionnelle », a déclaré à 24H Algérie Yuma Yamamoto, chargé des affaires culturelles à l’ambassade du Japon à Alger.
Un concert de shamisen, luth traditionnel japonais, a été organisé à deux reprises durant le FIBDA. Lors du concert d’ouverture, le 4 octobre 2022, à la salle Ibn Zeydoun, le shamisen a accompagné le tbel du Djurdjura dans une fusion originale.


Une centaine d’étudiants au Japon

Selon Yuma Yamamoto, une centaine d’étudiants algériens ont bénéficié de bourses  au Japon. « Et nous avons appris que le manga sera enseigné à l’Ecole des beaux arts d’Alger (ESBA). Nous sommes prêts à apporter notre contribution. Déjà à la faveur du FIBDA, nous avons animé des ateliers à l’ESBA. Donc, la coopération a commencé d’une manière concrète avec la présence d’experts qui donnent des cours de manga. Nous sommes en train d’essayer de diversifier la coopération culturelle avec l’Algérie », a appuyé Yuma Yamamoto.


Jeudi 6 octobre, l’écrivain et scénariste et  français Frédéric Ciriez a présenté le roman graphique « Frantz Fanon », co-écrit Romain Lamy, paru aux éditions La Découverte en 2020 et aux éditions Dalimen à Alger. Il y restitue, entre autres, la célèbre rencontre entre Frantz Fanon, militant anticolonialiste,  et  Jean Paul Sartre, philosophe, en août 1961.


L’illustrateur congolais Benjamin Ngule a, pour sa part, animé un débat sur la BD africaine qui, selon lui, se développe avec les langues locales notamment en Afrique australe et en Afrique de l’Ouest.
« En RDC (République démocratique du Congo), il existe une quinzaine de bédéistes très actifs mais qui font face à des difficultés parfois économiques et culturelles pour éditer leurs œuvres. Ils doivent travailler dans d’autres secteurs pour pouvoir assurer leurs fins de mois. Grâce à un ami, nous avons pu publier un ouvrage collectif de BD congolaise en Chine. L’album a été vendu à un prix accessible au public, a souligné Benjamin Ngule.


Parallèlement aux débats, des expositions sont organisées durant le FIBDA dont celle consacrée par Benyoucef Abbas Kébir à Ali La Pointe. La Délégation de l’Union européenne a présenté une exposition « Speak up cartoon ». Un concours de Cosplay a été organisé en présence de beaucoup de jeunes vêtus de costumes de leurs « héros » préférés dont Superman. 


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