Bab el Art ou le pop art algérien

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Bab el Art ou le pop art algérien
LMNT
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Quel est la fonction de l’art dans cette société: représenter la réalité, critiquer les rapports de forces collectifs ou donner forme et sens aux contradictions de l’individu et à son imaginaire pétri de son quotidien ?

En Algérie depuis les années 2010, nous sommes à la fois face à un renouveau technique grâce au numérique et, face à un changement majeur avec la mondialisation, bouleversements économiques et techniques, qui entrent en tensions dans une société, par ailleurs figée, sur le plan du pouvoir politique . 

L’Algérie peut s’appuyer sur ses traditions, sans se figer dans la répétition du passé et s’ouvrir à tous les courants sans abdiquer son originalité et c’est ainsi que se situe le pop art algérien qui réinvestit le quotidien et pose la question de l’art dans la société.

En effet ce mouvement, né dans les années 50, utilise des références de la culture populaire, en particulier de la musique et des films, pour créer des œuvres d’art, avec des images aux couleurs fortes mais aussi des collages ou de la calligraphie. 

Ce pop art s’inspire de la vie, du quotidien qu’il tord avec le passé qu’il essaie d’éloigner . Il rejoint l’art numérique très souvent, mais aussi la culture hip hop et celle des rappeurs  . 

La beauté est là, mais aussi le trouble qui mêle le quotidien consumériste au le désir de révolte. Il y a des interactions entre les marques, les icônes et les marqueurs traditionnels algériens notamment grâce à la langue, la Darija (le dialectal algérien) . 

Nous avons alors des sujets et des images narratives accompagnés d’un humour corrosif où l’allusion au politique domine .

Parmi ces artistes on peut citer :

Le groupe LMNT crée en 1992, et ses magnifiques calligraphies déposées, taguées dans les rues d’Alger que l’on peut retrouver sur le site Kolyoum, mais aussi des graffitis, son art visuel et son design.

Lhomme jaune de Yasser Ameur qui travaille dans les rues, les cafés et qui dénonce par cette couleur le mensonge « Dhaka safra », le pays qui a enfanté un homme malade, 

Hicham Gaoua, connu sous le nom d’El Moustache « qui sauve le monde parce que Batman et Superman sont très occupés » qui porte toujours une chemise bleue avec le symbole Superman, mais avec la lettre arabe «س», au lieu du latin «S» .

Hicham Gaoua  a crée aussi Jeunerichealgérien que l’on retrouve dans la page Facebook de Cham-eau .

Il est à noter que tous travaillent sans aucun soutien de l’Etat ou de ses institutions.

Ainsi, pour la première fois, une exposition »Pop Art from North Africa » lui a été consacrée à Londres par la galerie P21 en septembre et novembre 2018.

La bouteille à la mer s’est cassée et elle a libéré son message, maintenant il nous faut savoir le déchiffrer et surtout le reconnaître.

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