L’artiste Bardi expose «Stasis» à l’espace Rhizome

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L'artiste Bardi, Mehdi Djelil
L'artiste Bardi, Mehdi Djelil
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«Stasis», mot grec qui peut vouloir dire aussi bien stagnation, immobilité que conflit et c’est le nom de l’exposition de l’artiste-peintre Bardi, Mehdi Djelil, au nouvel espace « Rhizome » ouvert récemment à Alger-centre. À travers les œuvres de cette nouvelle exposition, l’artiste souhaite « mettre à nu les contradictions qui traversent et agitent nos existences».

Oeuvre de l’artiste Bardi/Crédit: Sonia Merabet

«C’est un terme grec qui n’a jamais changé et qui signifie une situation de blocus où rien ne change. Le sens direct de Stasis en arabe est «ركود». Et c’est ce qui caractérise l’époque dans laquelle nous vivons. Nous devons courir tout le temps, mais il n’y a pas vraiment de changement. Cette situation rend les gens tristes. C’est pour ça qu’à travers ma peinture je veux donner aux gens ce moment de répit, ces haltes » précise Bardi.

Bardi, de son vrai nom Mehdi Djelil est né en 1985. Il est diplômé de l’École Supérieure des Beaux-Arts d’Alger. Il expose depuis les années 2000 en Algérie et à l’étranger. Son travail est actuellement présenté au Middle East Institute, Washington D.C, USA.

Oeuvre de l’artiste Bardi/Crédit: Sonia Merabet

Bardi dit qu’il a choisi la peinture car «ce médium a le pouvoir d’imposer au regardeur de prendre son temps ». Son monde pictural a été, dès ses débuts, peuplé de personnages, d’animaux et d’entités à la fois étranges et grotesques. Il affectionne particulièrement les couleurs pastel, car selon lui, elles désamorcent les drames de cette réalité.

Et le visiteur le verra bien dans ses œuvres. L’artiste peint des corps désarticulés, déformés, mutilés et démembrés, à la fois humains et monstrueux . Mais la dureté de ses dessins est atténuée par le recours aux couleurs vives.

Oeuvre de l’artiste Bardi/Crédit: Sonia Merabet

L’exposition «Stasis» est constituée de plusieurs tableaux grand format et d’une installation. Bardi utilise l’acrylique qui,dit-il, lui permet d’aller vite. « Mes œuvres sont le premier jet de mon inspiration. Je ne dessine jamais avant de peindre. Je suis aux aguets pour, justement, ne pas tomber dans la stasis » souligne Bardi.

Parmi les œuvres exposées, l’installation « محكوم وحاكم » gouvernant-gouverné. Sur un socle en métal, l’artiste superpose des pieds, des jarres, une bouteille et un crane le tout en terre cuite.

«À travers ces installations j’exprime cette symbolique qui est de retourner à la base. Je réunis les quatre éléments de la vie ; la terre, l’eau, le feu et l’air. La symbolique est entre la tête et les pieds. La tête ,c’est le savoir et les pieds, c’est le contact avec la terre. Et les deux communiquent entre eux».  

L’artiste reconnaît volontiers être «dans la dérision et la caricature », seule manière pour lui de « sublimer le présent » et d’exprimer une position envers le politique, le social ou le culturel.

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