Après être allé au Maroc donner à Mohamed VI ce qui ne lui appartient pas, le président français, Emmanuel Macron, se livre à un jeu puéril en faisant mine de nous « donner » ce qui appartient à la nation algérienne, la mémoire de Larbi Ben M’hidi. C’est d’un mauvais goût incroyable. Les conseillers du prince de l’Elysée, parmi lesquels se trouvent apparemment des néo-français zélés qui se piquent de lui « expliquer » l’Algérie, ont perdu le sens de la mesure en essayant d’instrumentaliser un nom aussi sacré de l’histoire de notre pays. Car c’est un sacrilège, un vrai sacrilège ! On ne sait s’il faut l’imputer à de l’infantilisme ou, pire, à du mépris ! C’est en tout cas un mauvais coup, M.Macron !
Les Algériens n’ont pas besoin que l’Elysée « reconnaisse » que l’armée française a assassiné Larbi M’hidi. Les Algériens le savent ! Ben M’hidi est leur intime. Ils n’ont pas besoin que l’Elysée le «reconnaisse ». Les Algériens ont une reconnaissance éternelle pour cet homme et pour tous les combattants de la liberté.
Les historiens aussi le savent. Les assassins ont, eux-mêmes ; raconté dans le détail les circonstances du meurtre.
Que faire de cette «reconnaissance » qui se présente, sans s’embarrasser des formes, comme une «compensation » à la visite au Maroc qui a été une fois de plus l’occasion pour des éditocrates des plateaux, racistes et incultes, de taper sur l’Algérie ?
La réponse est «rien ». Absolument rien !
Les officiels algériens devraient ignorer complètement cette fausse «reconnaissance» et la considérer comme un non-évènement. L’ignorer car elle a l’outrecuidance de prétendre exploiter la mémoire de Ben M’hidi à des fins très politiciennes. Comment les responsables de l’Etat français qui se targuent de connaître le régime algérien et qui ergotent sur la supposée « rente mémorielle » de l’Algérie peuvent-ils croire qu’une instrumentalisation aussi évidente, aussi grossière, puisse passer dans notre pays? C’est où de l’aveuglement ou, pire, du mépris.
Oui, les officiels devraient ignorer cette « chose », ce non-évènement. Cette chose ne mérite pas de commentaire.
Ben M’hidi, le héros national, le fondateur, ne peut pas être utilisé dans de triviales manœuvres politico-diplomatiques. Il est dans le cœur des Algériens. Il ne se marchande pas. Il relève du domaine du sacré.