Le 6ème sommet Union Européenne-Union Africaine se déroule à Bruxelles, depuis l’après-midi de jeudi 17 février, pour discuter « d’une nouvelle alliance » entre les deux continents.
« C’est un moment politique pour repenser notre partenariat », a déclaré, lors du speech d’ouverture du sommet à Bruxelles, Charles Michel, président du Conseil européen depuis décembre 2019
« Nous ne sommes pas réunis ici pour faire du « business as usual »…. Nous ne sommes pas ici pour faire « le comme d’habitude ». Nous partageons une géographie. Des langues. Des liens humains et économiques. Et une histoire. Avec des succès mais aussi son lot de douleur. Une histoire qui n’a pas été vécue de la même façon de part et d’autre de la Méditerranée », a-t-il ajouté.
Faut-il oublier le lourd passé colonial de l’Europe en Afrique avec ses victimes et ses dégâts ? « Ce passé, on ne le changera pas. Mais il faut le connaître. Le reconnaître. Il faut en tirer les leçons. Pour pouvoir écrire à quatre mains un avenir plus solide. C’est l’état d’esprit des dirigeants européens d’aujourd’hui. Nous voyons l’Afrique comme un continent dynamique. Une puissance du 21ème siècle, partenaire naturel et privilégié de l’Europe », a soutenu le belge Charles Michel.
« Une architecture de sécurité plus résiliente »
Selon lui, la sécurité en Afrique et en Europe sont aussi interdépendantes. « L’instabilité, les défauts de gouvernance et les coups d’État mettent en péril le développement. Et engendrent des risques », a-t-il dit.
Ces derniers mois, l’Afrique a connu plusieurs coups d’Etat, au Soudan, au Tchad, au Mali, au Burkina Faso et en Guinée.
Reprenant une idée défendue par la diplomatie algérienne, Charles Michel a estimé que les problèmes africains requièrent des solutions africaines, « conçues par les Africains ».
« L’Union africaine et les organisations régionales jouent le rôle primordial pour mettre en œuvre les solutions aux conflits. Nous, Européens, sommes prêts, déterminés à travailler avec vous en vue d’une architecture de sécurité plus résiliente », a-t-il dit.
« Nous ne voulons pas d’effets d’annonce »
« Nous ne voulons pas d’effets d’annonce sans effets. Nous souhaitons des discussions pratiques dans la compréhension mutuelle. C’est le sens des tables rondes thématiques, dont les résultats structureront notre partenariat. Nous aimons dire de nos deux Unions qu’elles battent d’un seul cœur. Et nous voudrions davantage qu’elles parlent d’une seule voix. « , a-t-il encore précisé.
Plusieurs thématiques, discutées en tables rondes, ont été retenues pour le sommet qui dure deux jours. Il s’agit de : « Financement de la croissance, systèmes de santé et production de vaccins, agriculture et développement durable, éducation, culture et formation professionnelle, migration et mobilité, soutien au secteur privé et intégration économique, paix, sécurité et gouvernance ainsi que changement climatique et transition énergétique ».
« Les chefs d’État ou de gouvernement de l’UE et de l’UA participent aux tables rondes avec un groupe d’invités sélectionnés qui sont des experts dans leurs domaines respectifs », précise le Conseil de l’Europe sur son site internet.
« Plans et programmes d’action conjoints »
Au terme de ce sommet, les participants devraient adopter une déclaration sur « une vision commune de la collaboration entre l’Afrique et l’Europe d’ici 2030 ».
L’Algérie, pour rappel, est représentée par le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra.
« Au cours des travaux du sommet, l’Algérie contribuera, aux côtés des pays africains, à cristalliser une vision commune et réaliste du partenariat entre les deux organisations continentales, basée sur des fondements consultatifs et en accord avec les données et spécificités de chaque partie, pour arriver à des plans et programmes d’action conjoints qui profitent aux deux parties et ouvrent la voie à de futures étapes qui renforceraient ce partenariat », a souligné le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.