La campagne pour le Référendum sur le projet de révision constitutionnelle du 1 novembre 2020, qui a débuté le 7 octobre 2020, se poursuit avec la participation de partis, de syndicats et d’associations. Voici les principales déclarations faites ces trois derniers jours.
Le syndicat national des magistrats
« Le projet d’amendement constitutionnel inclut des dispositions inédites en matière de pouvoir judiciaire à même de contribuer à la consécration d’une véritable indépendance de la justice », a déclaré, à Alger, Issaad Mabrouk, secrétaire général du Syndicat national des magistrats (SNM). Il a cité l’exemple de la nouvelle composante du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). « Une composante constituée dans sa majorité de magistrats élus ainsi que de deux membres du SNM, sachant que la vice-présidence du CSM est assurée par le premier président de la Cour suprême. La nouvelle composante du CSM, désormais sans le ministre de la justice et le procureur général, donnera une impulsion à ce Conseil, si le peuple plébiscite par Oui le projet d’amendement constitutionnel. Le CSM sera chargé de garantir l’indépendance de la justice », a-t-il dit.
FLN
Le FLN a décidé de voter oui pour le projet de révision constitutionnelle. « Comparé aux précédentes Constitutions, il constitue une révolution dans les lois et la protection des droits et libertés individuelles et collectives. Le principe de séparation entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire est renforcé. Il y a aussi facilitation des procédures d’agrément des partis et des organisations. Le droit de manifester y est garanti aussi », a déclaré, à Constantine, Abou El Fadhl Baadji, secrétaire général du FLN. Selon lui, la nouvelle Constitution est un véritable projet politique complet. « Ceux qui sont contre ont-ils un autre projet ? La nouvelle Constitution sera la source des autres réformes tant revendiquées pour une nouvelle Algérie », a-t-il ajouté. Abou El Fadhl Baadji a aussi parlé de la limitation des mandats présidentiels à deux.
UGTA
L’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) est favorable au projet de révision constitutionnelle. Salim Laabatcha, son secrétaire général, a annoncé que toutes les propositions de la centrale syndicale ont été prises en compte dans la mouture finale du projet. « Un projet qui répond aux revendications du Hirak, consacre les libertés exigées par le peuple algérien et organise les pouvoirs. Grâce à cette Constitution, le peuple algérien aura un rôle à jouer dans la gestion des affaires de son pays. Il faut aller voter pour protéger les changements réalisés par le Hirak et consacrés par la nouvelle Constitution. Nous sommes dans la deuxième mi-temps après la présidentielle (de décembre 2019) », a-t-il soutenu à Skikda.
PAD
Les forces du Pacte de l’alternative démocratique (PAD), qui sont contre le projet de révision constitutionnelle, annoncent, dans un communiqué, n’avoir pas obtenu une salle pour l’organisation d’une activité prévue samedi 10 octobre à Alger. Elles décident de maintenir, le même jour, « la journée/mobilisation en défense des libertés démocratiques et du multipartisme » au siège du parti MDS à Alger. Les partis du PAD ont critiqué, en septembre dernier, la démarche référendaire qui, selon eux, ne peut constituer une solution durable « à la gravissime crise politique que vit le pays ».
El Islah
Filali Ghouini, président du Mouvement El Islah, a salué la limitation des mandatsprésidentiels « successifs ou séparés » dans le projet de révision constitutionnelle et a parlé de la difficulté de remettre en cause dans le futur cette disposition. Une disposition immuable. « En plus de cela, il ne sera plus possible pour un parlementaire d’être élu pour plus de deux mandats. La société doit suivre et contrôler d’une manière stricte l’action des assemblées élues au niveau local et participer à la prise de décision, la nouvelle Constitution le permet », a-t-il déclaré à M’Sila.Selon lui, le projet de révision constitutionnelle préserve les constantes nationales et les place au-dessus de tout débat politique. « Il constitutionnalise Tamazight en tant que composante de l’identité nationale et parmi les articles immuables dans le projet d’amendement de la Constitution », a-t-il souligné.
UNPA
L’Union nationale des paysans algériens (UNPA) est également en faveur du projet de révision constitutionnelle et appelle à voter «oui ». « Cette Constitution contribuera à mettre en place les contours de l’Algérie de demain et consacrera les notions de bonne gouvernance dans l’Algérie nouvelle à travers la réhabilitation de la place des acteurs de la société civile dans la prise de décision », a-t-il dit à Boumerdes. La nouvelle Constitution consacre, selon lui, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et l’unité nationale.
TAJ
Fatima-Zohra Zerouati, nouvelle présidente de Tajamoue Amal El Jazair (TAJ), considère le projet de révision constitutionnelle comme « un jalon essentiel pour l’édification de l’Algérie nouvelle ». « Le contenu de ce projettraduit, dans sa majorité, un large consensus qui prend en considération les conditions de l’actuelle Algérie et de sa grande diversité. L’Algérie a besoin de piliers solides. Nous devons tous nous mobiliser au service du pays », a-t-elle dit appelant à voter « oui » lors du référendum. « L’Algérie ne doit pas continuer de tourner dans un cercle vide. Elle fait face à des défis internes et externes à relever et qui exigent que nous nous mobilisions et placions l’intérêt de notre pays au-dessus de toute considération », a-t-elle noté.
Sawt Echaab
Sawt Echaab, nouveau parti disant être né après le Hirak du 22 février 2019, se distingue par la position neutre, ni oui ni non au projet de révision constitutionnelle. Lamine Osmani a déclaré, à El Hayat TV, qu’il a ouvert une large consultation avec ses militants pour trancher la position « sur base d’arguments valables ».. « Le constant pour nous est d’aller voter le jour du référendum. Il y a des revendications du Hirak relatives au changement qui commencent à être concrétisées, mais il y a encore d’autres revendications qui restent en attente. Il faut continuer à militer », a-t-il dit
RND et MPA, silence
Durant ces premiers jours de la campagne référendaire, des partis tels que le RND ou le MPA se font discrets alors que les partisans du « Non » comme El Adala ou le MSP n’ont eu encore pas eu d’activités publiques. Mohamed Charfi, président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a déclaré que la campagne sera menée par ceux qui sont pour et ceux qui sont contre le projet de révision constitutionnel.