La Libye s’invite dans la polémique autour de la statue de Chachenaq 1er, érigée à Tizi Ouzou à l’occasion du nouvel an berbère (Yennayer). Dans un communiqué de presse, l’Autorité générale de la Culture du gouvernement de l’Union de Libye a jugé utile de rappeler que le pharaon est « libyen » (ou libyque), annonçant avoir chargé un groupe d’Historiens ayant réalisé des ouvrages à propos de ce roi de rédiger un article sur la question.
Érigée hier au centre-ville de Tizi Ouzou, la statue représentant Chachnaq a été inaugurée le mardi 12 janvier 2020, à l’occasion du jour de l’an 2971 de Yennayer. L’oeuvre, qui a été réalisée à l’initiative de l’assemblée populaire wilayale de Tizi Ouzou (APW), a suscité une vive polémique: La « berbérité » de Sheshonq Ier, ou, du moins, sa relation avec Yennayer, a été remise en cause par les internautes, algériens et égyptiens, mais également par des historiens dans plusieurs entretiens accordés à la presse, locale et étrangère.
La Libye a son mot à dire
Dans son communiqué, l’Autorité générale de la Culture a rappelé qui est ce roi pharaon. Sheshonq 1e est issu d’une tribu libyque, et celui, qui serait né à Heracleopolis Magna (Haute-Egypte, actuelle Beni Suef) où ses ancêtres se sont établis, « est issu de la tribu libyque des Mâchaouach », avant de fonder la 22 ou 23e dynastie des Pharaons.
La même source rajoute que « Sheshonq Ier est même cité dans l’Ancien Testament biblique après la prise de l’actuelle Jérusalem ».
Ainsi, cette autorité dit n’avoir trouvé aucune source historique anglophone laissant croire que ce roi est d’origine égyptienne ou algérienne.
Remerciant ceux qui ont attiré son attention à propos de cette polémique, la même autorité poursuit avoir confié à des chercheurs et historiens ayant travaillé sur cette personnalité historique de produire un article pour revenir sur ses origines.
De la « négligence » devant l’Histoire, un « espoir »
Dans une déclaration à l’AFP, Fouad Soufi, historien, a affirmé que Chachenaq «est totalement égyptianisé et tourné vers la Palestine », même si on lui prête des origines berbères, ajoute M. Soufi. « La date de l’intronisation de Chachnaq est difficile à estimer », a-t-il ajouté, en référence au choix de l’Académie berbère de la date de l’intronisation de ce roi comme pharaon, jugeant ce choix « arbitraire ».
Sur Twitter, les Egyptiens ont également réagi. Le hashtag « #Sheshonq_est_égyptien » s’était propulsé en tête des tendances en Algérie et en Egypte.
Djamel Laceb, conseiller au Haut Commissariat de l’Amazighité, par ailleurs enseignant, chercheur et écrivain, expliquait à 24H Algérie que le choix de cette date comme l’an 0 du calendrier amazigh « a peut-être, pour objectif, d’instituer ou commencer un chemin de recherches par rapport à nos relations, non seulement avec la 23e dynastie des pharaons mais avec toute la civilisation pharaonique« .
« Derrière cette idée de relier l’ère amazighe à l’accession de Chachnaq au trône pharaonique, se cache cet espoir de voir un jour renaître cette vérité historique, qui est la participation des berbères à la civilisation humaine », a-t-il ajouté. Djamel Laceb.
[…] lui était également reproché certaines de ses publications sur Yennayer, « en réponse à certaines parties plaidant pour l’interdiction de sa célébration car ce […]