Le long métrage « Abou Leila » de Amin Sidi Boumédiène sortira en salles à partir du jeudi 24 juin 2021.
L’avant-première du film « Abou Leila » est programmée pour le mercredi 23 juin, à 18h, à la salle Ibn Zeydoun, au centre Riad El Feth, à Alger. Selon le Centre algérien de développement du cinéma (CADC), une projection-presse est prévue le même jour en matinée dans la même salle.
Coproduit par le CADC et Thala films, « Abou Leila » est sorti en 2019. Il a été sélectionné dans la section « Semaine de la critique » au Festival de Cannes, mais n’a pas été distribué en Algérie. La fermeture des salles en 2020 en raison de la pandémie de Covid-19 a retardé sa sortie.
« Un voyage captivant »
« Abou Leila » a été salué par la critique américaine comme un film « impressionnant », d’après Variety, et comme « un voyage captivant », selon Hollywood Reporter.
L’histoire se déroule en 1994. A l’époque, l’Algérie était plongée dans des violences sans précédent en raison du terrorisme, produit de l’extrémisme religieux. Deux amis, S.et Lotfi, se lancent à la recherche d’Abou Leila, un terroriste, dans le désert algérien, région épargnée par les violences et les folies du Nord.
Une quête absurde puisqu’ils ne savent pas comment ni où le retrouver. La fragilité psychologique d’un des deux amis va compliquer la recherche.
« C’est film compliqué à monter, à tourner, exigeant dans la forme et dans le fond. Je ne savais pas s’il allait plaire ou pas. L’écriture du film a commencé en 2009 avec un court métrage, qui traitait que de la fin du long métrage, ensuite, en 2013, il y a eu la première version du scénario. Et, à partir, de 2015, j’ai tout repris, étoffé le scénario », a expliqué Amin Sidi-Boumédiène, interviewé lors du festival de Cannes en 2019.
« Un film qui déjoue les attentes des spectateurs »
Pendant une année, le réalisateur a raccourci le scénario pour finalement faire une fiction de 135 minutes. « C’est un film qui déjoue les attentes des spectateurs, désamorce énormément de choses pour les surprendre », a prévenu Amin Sidi-Boumédiène.
Le casting a été long pour le réalisateur. Il a finalement retenu Lyes Salem et Slimane Benouari pour les premiers rôles, Hocine Mokhtar, Samir El Hakim et Fouad Megiraga pour les seconds.
Une allégorie sur les années 1990 en Algérie
« En Algérie, il n’y a pas assez d’acteurs. J’ai toujours voulu découvrir des gens. J’aime bien prendre le risque de prendre des gens peu connus, de les faire jouer et de les former. Mais, pour ce film, c’était trop compliqué, il fallait trop d’endurance, aller dans le désert. Le rôle interprété par Slimane Benouari est très physique. Il me fallait donc des comédiens avec une expérience », a détaillé le jeune cinéaste.
« Le film est une sorte d’allégorie sur les années 1990 en Algérie et les violences du terrorisme. On est tous porteur de sa propre expérience et de sa propre interprétation des choses, sa propre émotion de cette période », a souligné, pour sa part, Lyès Salem.