Cinéma: « Limbo » remporte le grand prix du FICA

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"Limbo" remporte le grand prix du FICA
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Limbo », long métrage britannique de Ben Sharrock a décroché le grand prix du 11ème Festival international du cinéma d’Alger (FICA), clôturé samedi 10 décembre, à la salle Ibn Zeydoun, à l’Office Riad El Feth.
« Limbo » raconte l’histoire de demandeurs d’asiles africains, arabes et asiatiques forcés d’attendre une réponse sur une île froide en Ecosse. « Ce film a séduit le jury parce qu’il est un mélange d’une grande force émotionnelle avec un esprit satirique. Il y a à la fois une action dramatique et une grande complexité dans l’appréciation de la situation. Le film est réalisé avec un grand talent. L’acteur (Amir El Masry) est remarquable. Nous avons tous été séduits », a souligné Denise Brahimi, universitaire, membre du jury. Un jury qui était présidé par le réalisateur algérien Merzak Allouache.


« Limbo » a décroché aussi la médaille Ghandi attribuée par le Conseil international du cinéma, de la télévision et de la communication audiovisuelle (CICT) de l’Unesco, partenaire du FICA depuis quelques années. «  »Limbo » retrace avec beaucoup de pudeur, de sobriété, de sensibilité, de subtilité et avec un brin d’humour, la vie d’un demandeur d’asile (syrien) qui ne se sépare jamais de son oud, un héritage culturel. Les personnages évoluent dans un paysage d’une beauté austère et dans un village hostile accentuant ainsi le côté dramatique du film.

« Limbo » dénonce la plupart des bureaucraties des pays qui excellent dans leur égoïsme politique envers les immigrés », a déclaré Ahmed Bedjaoui, membre du CICT, et directeur artistique du FICA. Il a lu un message de Georges Dupont, directeur général du CICT.


Le film palestinien « 200 mètres » obtient le prix spédcial du jury

Le prix spécial du jury est revenu au long métrage palestinien « 200 mètres » de Ameen Nayfeh. « Ce film nous a paru matérialiser d’une façon saisissante les difficultés quotidiennes que vivent les cisjordaniens. Ce qu’on voit, c’est une famille séparée par un mur sur une distance de 200 mètres. Une distance qui paraît dérisoire alors qu’elle est terrible et tragique », a noté Denise Brahimi.


Une mention spéciale a été accordée au long métrage « Les anonymes » du rwandais Mutiganda Wa Nkunda. « C’est un film qui montre à quel point la misère tue tous les sentiment pour aboutir à des désastre. Tout cela est montré avec beaucoup de force », a relevé Denise Brahimi.


« Au plaisir, les ordures » consacré meilleur court métrage

Le  court métrage canadien « Au plaisir, les ordures » a décroché le grand prix. Réalisé par le jeune Romain Dumond, le film d’expression satirique raconte l’histoire d’une rencontre entre des éboueurs et un premier ministre.
Le jury, présidé par le réalisateur algérien Saïd Mehdaoui, a accordé une mention spéciale d’encouragement au court métrage « Do not feed the pigeons » (ne donnez pas à manger aux pigeons) du britannique Antonin Niclass « pour sa qualité technique ». Une autre mention spéciale a été attribuée « Tchabchaq marikane » de l’algérienne Amel Blidi « pour la première œuvre ».


Plaidoyer pour la création d’un festival du cinéma d’animation

Le prix spécial du jury a été décerné à la majorité du jury au court métrage algérien « Al saghira » (la petite) d’Amira Géhanne Khalfallah. Le film aborde les effets des essais nucléaires français dans le sud algérien (dans les années 1960).


« Les films sélectionnés présentent des différences de genre entre un court métrage documentaire, des films d’animation et des courts métrages de fiction. Cela complique l’appréciation et l’évaluation des œuvres proposées à la compétition. Le jury recommande aux organisateurs d’ouvrir une compétition spéciale au cinéma d’animation vu la tendance des jeunes cinéastes de choisir ce genre d’expression spécifique dans l’art visuel et cinématographique », a déclaré Said Mehdaoui.
Ahmed Bedjaoui a, en réponse à ces observations, appelé à la création en Algérie d’un festival du cinéma d’animation.


Grand prix au documentaire serbe Non Aligned (scenes of Labudovic’s reels)

Le documentaire « Non Aligned (scenes of Labudovic’s reels » de la serbe Mila Turajlic a remporté le grand prix. Le film est consacré à Stevan Labudovic photographe et cameraman du président yougoslave Joz Tito. Labudovic a réalisé des reportages durant la guerre de libération nationale en Algérie, entre 1958 et 1962, et couvert tous les sommets du mouvement des non-alignés à partir de 1961. « Pour son sujet ambitieux, le choix minutieux des archives et leur utilisation judicieuse », a expliqué le président du jury, Ali Fatah Ayadi.


« C’est un documentaire qui nous a rappelé un moment occulté de l’histoire contemporaine. Un documentaire qui dresse le portrait d’un cameraman exceptionnel, Stevan Labudovic, qui a apporté une grande part d’humanité au film », a-t-il ajouté.
Le documentaire « Catwalk » du suédois Johan Skog, le court métrage « Il reviendra » de l’algérien Youcef Mahsas et le long métrage « Limbo » ont décroché le prix du public.


« Il n’y a pas de festival sans le public »

« Merci au public. Vous avez massivement voté. Il n’y a pas de festival sans le public. Merci de nous avoir prouvé que votre curiosité et votre passion, votre capacité d’émerveillement sont demeurés intactes. Merci pour ces moments forts, pour ces retrouvailles entre cinéastes et cinéphiles », a soutenu Zahia Yahi, commissaire du festival, dans l’allocution de clôture.


Et d’ajouter : »Merci d’avoir relevé les efforts fournis par le festival pour donner plus d’épaisseur et de contenu à la manifestation avec une programmation plus riche en projection, en thématique et en débat. Merci pour votre fine compréhension des difficultés de reprise d’une périodicité suspendue par les circonstances ».

Le 11ème Festival international du cinéma d’Alger (FICA) s’est déroulé du 2 au 11 décembre 2022 avec la projection d’une soixantaine de films entre documentaires, courts et longs métrages. Prévu pour la clôture, le long métrage franco-algérien « Al Akhira » (The last queen) d’Adila Bendimerad et de Damien Ounouri n’a pas été projeté.

Le ministère de la Culture et des Arts a rappelé qu’il est seul habilité à organiser les avant-premières pour les films qu’il finance.

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