Cinéma: « The audition », quand la quête de la perfection rend triste

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Cinéma: "The audition", quand la quête de la perfection rend triste
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« The audition » de l’allemande Ina Weisse est un drame psychologique sur une femme qui ne sait pas ce qu’elle veut.


Le long métrage allemand « The Audition » d’Ina Weisse, projeté à la faveur des 6ème Journées du film  européen à Alger, peut paraître ennuyeux, avec un rythme long et des dialogues parfois bavards.


Mais, au fond, le film dresse avec détails le portrait d’une musicienne et professeure de violon, Anna Bronsky (Nina Hoss) qui vit dans l’indécision, l’hésitation, partagée entre son époux Philippe Bronsky (Simon Abkarian), un luthier français, et son amant, Jens Albinus (Christian Wels), un musicien. Anna décide d’aider le jeune élève Alexandre (Ilja Monti), malgré les réserves de ses collègues au conservatoire, à maîtriser le jeu du violon.


L’exercice s’avère difficile puisque Alexandre est un garçon introverti, peu communicatif. Le violon semble son seul moyen d’expression et il peine à jouer correctement les notes de la musique classique sous la pression répétitive de la professeure.


Troubles intérieurs


En se concentrant plus qu’il n’en faut, Anna « oublie » son fils, Jonas (Serafin Gilles Mishiev), qui apprend également le violon au conservatoire. Jonas décide de se venger à sa manière. Mais, pourquoi Anna donne presque toute son attention à son élève Alexandre et à son amant Jens en négligeant son fils et son époux et en rentrant souvent tard le soir ? Une crise existentielle ?


Au restaurant où elle doit déjeuner avec son époux, Anna peine à choisir le plat, change, hésite…Cela traduit des troubles intérieurs, probablement une névrose, qu’elle a du mal à dissimuler. Apprendre à Alexandre à jouer du violon devient une obsession chez elle au point de mettre à mal l’élève. La détermination de réussir est bien présente chez une femme qui éprouve des difficultés à atténuer de son autoritarisme, qui est parfois involtaire. Elle en devient triste. Dépressive.


Les souffrances psychiques d’Anna ne sont pas adoucit par la musique. Faudra « revoir » la thèse de « la musique adoucit les mœurs ». Mais, le spectateur, qui tente de trouver un sens à l’histoire, ne saisit pas les raisons de ces troubles. La scène humiliante d’un père culotte baissée dans les toilettes peut donner une explication, mais ce n’est pas insuffisant. 


Perte de repères


« The Audition », qui rappelle vaguement « Whiplash » de l’américain Damien Chazelle (sorti en 2014), aborde plusieurs thématiques à la fois comme celles de l’abandon, de la domination, de la perte de repères et de la quête maniaque de la perfection.

Ina Weisse, qui en est à son deuxième long métrage, n’arrive pas réellement à convaincre dans ce film, ne donne presque pas de point de vue, laisse des points de suspension dans plusieurs scènes… La fiction, péniblement classique, est sauvée quelque peu par l’excellente interprétation de Nina Hoss. L’actrice a porté tout le poids du film sur ses épaules. Fatiguant !

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