Colin Powell, premier secrétaire d’Etat afro-américain, meurt du Covid-19

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Colin Powell, premier secrétaire d'Etat afro-américain, meurt du Covid-19
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Le « général-diplomate » Colin Powell, premier secrétaire d’Etat afro-américain à la réputation entachée par son soutien à l’intervention en Irak, est décédé ce 18 octobre à l’âge de 84 ans de « complications liées au Covid-19« .

« Nous avons perdu un mari, un père, et grand-père remarquable et aimant, et un grand Américain », a déclaré sa famille dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, précisant qu’il était « entièrement vacciné ».

Colin Powell est mort à l’hôpital Walter Reed, situé dans la banlieue de Washington, où sont souvent soignés les présidents américains.

Le premier afro-américain chef d’état major des armées américaines

M. Powell a été le premier Afro-Américain et l’homme le plus jeune à occuper le poste de chef d’état-major des armées, avant de devenir le premier secrétaire d’Etat noir sous la présidence républicaine de George W. Bush.

L’ancien président républicain a salué la mémoire d’un « grand serviteur de l’Etat », « très respecté », dans un communiqué.

« Le monde a perdu l’un de ses plus grands hommes », a affirmé le ministre américain de la Défense Lloyd Austin.

« Son héritage et ses états de service inégalés ne seront pas oubliés », a déclaré l’ancien vice-président Dick Cheney.

Colin Powell était « une figure marquante du commandement militaire et politique américain » et « quelqu’un d’extrêmement compétent et intègre », a déclaré Tony Blair, ancien Premier ministre du Royaume-Uni pendant la guerre en Irak.

Powell et les « armes de destructions massives » irakiens

M. Powell avait fait le 5 février 2003, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, une longue allocution sur les armes de destruction massives (ADM) prétendument détenues par l’Irak, des arguments qui ont servi à justifier l’invasion du pays.

Il a admis par la suite que cette prestation était une « tache » sur sa réputation: « C’est une tache parce que je suis celui qui a fait cette présentation au nom des Etats-Unis devant le monde, et cela fera toujours partie de mon bilan. »

Faisant partie des modérés au sein des républicains, Colin Powell n’a pas hésité à prendre ses distances avec son parti, soutenant par exemple en 2008 la candidature du démocrate Barack Obama, qui allait devenir le premier président noir des Etats-Unis.

Celui qui avait un temps envisagé de se présenter lui-même à l’élection présidentielle avait annoncé en 2020 qu’il voterait pour Joe Biden, en dénonçant les « mensonges » de Donald Trump, après avoir déjà voté Hillary Clinton en 2016.

« Je n’aurais jamais utilisé ce mot pour aucun des quatre présidents pour lesquels j’ai travaillé: il ment », avait-il affirmé.

Colin Powell, aux origines modestes, a grandi à New York, où il est né le 5 avril 1937 à Harlem et où il a étudié la géologie.

Il avait commencé sa carrière militaire en 1958. D’abord posté en Allemagne, il avait été envoyé au Vietnam à deux reprises.

Il avait été chargé d’enquêter sur le massacre de My Lai, considéré comme l’un des épisodes les plus noirs de l’histoire de l’armée américaine. Le ton de son rapport avait été critiqué, certains considérant qu’il rejetait toute faute imputable aux militaires.

Colin Powell avait donné son nom à une doctrine, officieuse, selon laquelle les Etats-Unis doivent s’efforcer, à chaque intervention, de se fixer des objectifs politiques clairs, engager des moyens massifs pour garantir la victoire et, prudemment, prévoir une stratégie de repli.

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