Constantine : début du Festival international du Malouf avec les maîtres Fergani, Touati, Aouabdia, Zâarour et Ayachi

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Début du Festival international du Malouf avec les maîtres Fergani, Touati, Aouabdia, Zâarour et Ayachi
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Le 11ème Festival international du Malouf de Constantine a débuté, dans la soirée du mardi 11 juillet, à la salle Ahmed Bey.
La soirée d’ouverture était marquée par la présence des grands noms du Malouf à l’image de Salim Fergani, de Toufik Touati, d’Ahmed Aouabdia, Mohamed Chérif Zâarour et Dib Layachi. 

« Je vis dans le Malouf. Je suis ravi par le retour du festival à Constantine. C’est la grande fête du Malouf. Il faut organiser d’autres festivals pour le Mahdjouz, le Hawzi, le Zadjal et le Mdih. A mon avis, le Malouf est bien conservé. J’ai moi même enregistré une anthologie du Malouf composé de 40 CD avec le concours du ministère de la Culture. Nous laissons une référence pour nos jeunes sur les différents styles et modes de chants », a déclaré Salim Fergani, après le concert. Il a notamment interprété le Qcid « Dam’i jara » « دمعي جرى ».
Il a salué le rôle des associations dans la préservation du patrimoine Malouf. Il a regretté le peu de communication entre les générations du Malouf. 

« Nous sommes là pour aider et appuyer les jeunes », a-t-il dit. 

Dib Layachi a, pour sa part, salué la reprise du Festival international du Malouf de Constantine, après six ans d’arrêt. « Il est de notre responsabilité de sauvegarder notre patrimoine. J’ai toujours appuyé et encouragé les jeunes, ceux disposés surtout à apprendre et à respecter les maîtres. J’ai représenté l’Algérie dans 14 pays et j’ai 55 ans de carrière », a-t-il dit. Il a regretté que les jeunes s’intéressent plus à la chansonnette, « celle qui fait danser », au détriment d’un patrimoine musical séculaire.

Il faut bien assurer la relève

Mohamed Chérif Zaarour a marqué son retour sur scène après des années d’absence en interprétant un extrait de la nouba Raml Maya dont « Rayt el kamar kad ghass », « Nadkhol li riad » et « Kayfa el amal ». « Je suis ravi du fait qu’on ne m’a pas oublié. Heureux aussi de retrouver le public. Les jeunes écoutent le Malouf. Il faut bien  assurer la relève. C’est de cette manière que le patrimoine du Malouf reste vivant et passe de génération en génération », a-t-il dit.


Ahmed Aouabdia, qui a choisi la nouba Dhil, est de l’avis de Mohamed Chérif Zaarour sur l’existence d’une relève dans le chant Malouf. « C’est un héritage artistique de toute l’Algérie. C’est aussi notre identité. Il n’y a pas de rupture entre les générations », a-t-il noté. Il existe, selon lui, une ressemblance entre le Malouf de Constantine et le Malouf de Tunisie. « Nous partageons les mêmes textes mais le Mahdjouz et le Zadjal n’existent qu’à Constantine. Il y a aussi des différences dans les mélodies. Il y des mouvements de nouba qui sont propres à Constantine », a relevé Ahmed Aouabdia.

Nous avons en partage la musique andalouse


La chanteuse tunisienne Chahrazed Helal, qui a clôturé la soirée d’ouverture, a interprété des extraits de la nouba H’sin avec « Ya nass jarat li Ghar’aib » et « El khil’a taajebni » et de la Waslat el isba’ain. « Il existe dans ressemblances et des différences entre la Malouf tunisien et le Malouf algériens dans les mouachahat, les airs et les paroles. En Algérie, l’équivalent de Waslat el isba’ain tunisienne est le mode zidane. Nous avons en partage la musique andalouse », a souligné Chahrazed Helal qui est diplômée en musicologie de l’université de la Sorbonne à Paris.


Outre la Tunisie, la Libye, le Liban, l’Italie et la Turquie participent au 11ème Festival international du Malouf de Constantine qui se déroule jusqu’au 15 juillet,  sous le slogan «Le malouf, citadelle de Constantine et son école éternelle ». Avant le début des concerts, un hommage a été rendu à Hamou Fergani et Rabah Bouaziz, deux grands maîtres du Malouf constantinois.


« Toutes ces circonstances se sont réunies pour que je repense au patrimoine matériel et immatériel de ma ville et de la ville de mes ancêtres, Cirta. Je suis confiant de réussir parce que je suis soutenu par les institutions de l’État, à commencer par le ministère de la Culture et des Arts et le wali de Constantine. Le Festival  International du Malouf, est aussi l’occasion de défendre notre patrimoine culturel matériel et immatériel et d’empêcher toute main de se rapprocher de lui », a déclaré le commissaire du Festival, Ilyas Benbakir, lors de l’allocution d’ouverture.


Préparation d’un dossier pour inscrire le Malouf sur la liste du patrimoine universel de l’Unesco


Soraya Mouloudji, ministre de la Culture et des Arts, a, pour sa part, confirmé la volonté de l’Algérie de déposer auprès de l’Unesco le dossier du Malouf pour une inscription dans la liste du patrimoine immatériel de l’humanité. « Les Etats ont le droit de prépaer un dossier par an. Cette année, nous avons déposé le dossier de l’habit traditionnel de l’Est algérien el gandoura et la melhfa. Nous préparons des dossiers de dix styles algériens de chant dont le Malouf. L’objectif d’organiser toutes ces manifestations et festivals est de contribuer à la préservation du patrimoine musical algérien. J’ai vu ici dans les ateliers de formation sur les instruments de musique que les jeunes sont là pour assurer la relève. Donc, le Malouf ne va pas disparaître », a déclaré la ministre.

Des ateliers sont organisés au niveau de la salle Ahmed Bey sur cinq instruments de musique utilisés dans les orchestres du Malouf. Il s’agit de la derbouka, du oud, du violon, du qanoun et de la flûte. 

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