Joe Biden, le président américain, pourtant engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique, a décidé de ne pas se rendre aux Émirats arabes unis au sommet sur le climat.
Le roi Charles III, Emmanuel Macron, Rishi Sunak, Bill Gates, Lula… Tous convergent à Dubaï à partir de jeudi pour la COP28. Cependant, le président américain Joe Biden a choisi de ne pas se joindre à eux, une décision qualifiée de « faute » par le climatologue français Jean Jouzel.
« C’est très décevant. Cela traduit un manque d’intérêt, que les priorités de nos pays sont tournées vers d’autres problèmes, les conflits en particulier. C’est regrettable car la priorité, elle est bien là« .
Lors de la COP 28 à Dubaï, les États feront le bilan de santé de la planète pour la première fois depuis l’Accord de Paris de 2015. Peut-on encore espérer ?
Lors de la COP 28, qui commence ce 30 novembre à Dubaï, les États feront le premier bilan mondial de cet accord afin d’évaluer les « lacunes » des engagements climatiques de chaque pays et réfléchir à des solutions pour limiter le réchauffement « à l’horizon 2030 et après », détaille l’ONU sur son site. On peut déjà prédire que cette rétrospective ne sera pas rose.
Au terme de la COP 21, le 12 décembre 2015, près de 200 dirigeants mondiaux signaient un historique Accord de Paris. L’objectif affiché : limiter le réchauffement planétaire en cours « bien en dessous de 2 °C » d’ici 2100 par rapport aux niveaux préindustriels, en faisant tout pour le maintenir à 1,5 °C.
Le rapport pré-COP de l’ONU renforce ces constats, avertissant que les engagements actuels des pays pourraient conduire à un réchauffement allant jusqu’à 2,9 °C d’ici 2100. Ces conclusions font écho au rapport antérieur de l’ONU, affirmant que les engagements en cours entraîneraient seulement une baisse de 2 % des émissions d’ici 2030, loin des 43 % nécessaires pour limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Yamina Saheb, auteure du dernier rapport du Giec, exprime sa frustration, soulignant que l’objectif des 1,5 °C demeure « physiquement possible, mais politiquement impossible ». Elle estime qu’une décision collective à la COP 28, consistant à abandonner rapidement les énergies fossiles, responsables de 80 % des émissions de gaz à effet de serre, pourrait maintenir le réchauffement sous les 2 °C.
Si tous les pays décidaient lors de la COP 28 de sortir rapidement des énergies fossiles – qui représentent 80 % des émissions de gaz à effet de serre – rester en dessous des 2 °C serait encore possible.
Le plus farouche des détracteurs de cette démarche n’est autre que la personne du président controversé de la COP 28, Sultan al-Jaber, également PDG de l’ADNOC, principale compagnie pétrolière des Émirats arabes unis. Lui, ne veut pas rompre avec la trilogie charbon, gaz et pétrole, prétextant qu’il ne veut pas provoquer de crise énergétique dans le monde.
Malgré cela, le président de la COP 28 déclare son engagement à préserver l’Accord de Paris. Dans une interview à l’AFP le samedi 25 novembre, il affirmait qu’il demanderait « à tout le monde et à chaque industrie d’assumer ses responsabilités et de rendre des comptes dans le but d’atteindre l’objectif de 1,5°C », soulignant que cette COP est « la plus importante depuis Paris ».