L’Angleterre et l’Ecosse réinstaurent le confinement mardi pour lutter contre l’accélération de la pandémie de Covid-19, due notamment à la propagation du nouveau variant du coronavirus, et l’Allemagne s’apprête à prolonger ses restrictions, dont la fermeture des écoles. »
Il est clair que nous devons faire plus » pour « prendre le contrôle » du nouveau variant », a déclaré Boris Johnson lundi soir, en annonçant le reconfinement total de l’Angleterre jusqu’à la mi-février.
Ce nouveau confinement ne devrait même commencer à être levé qu’à partir de mars, a prévenu mardi le ministre britannique Michael Gove, chargé de la coordination de l’action du gouvernement.
Les écoles, laissées jusqu’à présent ouvertes, ont fermé mardi. Boris Johnson a appelé la population à suivre les règles immédiatement, même si le confinement doit entrer en vigueur légalement mercredi à 00H01 GMT.
Le Royaume-Uni, qui déplore plus de 75.000 morts, est l’un des pays d’Europe les plus endeuillés par la pandémie. Le variant qui sévit sur son sol a aggravé la tendance, avec plus de 50.000 nouvelles contaminations par jour, et même près de 59.000 lundi.
L’Ecosse entame de son côté mardi sa première journée de confinement total, avec là aussi la fermeture des écoles. « A partir de minuit et pour tout janvier, vous serez légalement tenus de rester à la maison », a annoncé la Première ministre écossaise Nicola Sturgeon.
Les deux autres provinces du Royaume-Uni, l’Irlande du Nord et le Pays de Galles, avaient déjà instauré juste après Noël leur troisième confinement.
Parallèlement, la campagne de vaccination bat son plein au Royaume-Uni, avec le début lundi de la distribution du vaccin du laboratoire britannique AstraZeneca et de l’université d’Oxford.
Alors que celui de Pfizer-BioNTech avait déjà été administré à plus d’un million de Britanniques depuis début décembre, les autorités ont commandé 100 millions de doses du vaccin d’AstraZeneca-Oxford, moins coûteux et plus facile à stocker.
Le Mexique est de son côté devenu lundi le quatrième pays à autoriser ce vaccin, après le Royaume-Uni, l’Argentine et l’Inde.
Vers des restrictions prolongées en Allemagne
L’Allemagne, elle, devrait prolonger au-delà du 10 janvier ses restrictions contre la pandémie, probablement jusqu’au 31 janvier. La chancelière Angela Merkel et les 16 Etats-régions devraient le décider mardi en visio-conférence.
Les commerces –à l’exception des magasins d’alimentation– les écoles, lieux culturels et restaurants devraient ainsi garder portes closes.
Dans ce pays, le seuil des 1.000 décès quotidiens a été franchi pour la première fois le 30 décembre, et quelque 1,775 million de cas ont été recensés depuis le début de la pandémie.
Alors que Mme Merkel n’a pas été en mesure au début de l’automne d’imposer des mesures plus strictes, la gestion de la deuxième vague suscite désormais des critiques.
Le quotidien Die Welt parle d’un « grand échec », et des voix s’élèvent pour critiquer une lenteur des vaccinations, alors que plus de 264.000 personnes âgées et personnels soignants avaient reçu lundi une première dose du vaccin Pfizer-BioNTech.
Le quotidien Bild, le plus lu d’Allemagne, accuse le gouvernement d’avoir « trop compté sur l’Union européenne » pour s’approvisionner en vaccins, et de privilégier le seul produit Pfizer-BioNTech.
Le Kremlin a annoncé de son côté mardi que le président russe Vladimir Poutine avait évoqué avec Mme Merkel l’éventualité d’une « production conjointe de vaccins » contre le coronavirus, alors que Moscou cherche à accroître ses capacités dans ce domaine.
Elargissement de la vaccination en France
En France, où seulement 516 personnes avaient été vaccinées au 1er janvier dans les maisons de retraite, le gouvernement, accablé de critiques, a promis une montée en puissance rapide.
Le ministre de la Santé Olivier Véran a assuré mardi que « le rythme de croisière de la vaccination en France » allait « rejoindre celui de nos voisins dans les prochains jours ».
« On a dépassé les 2.000 vaccinations hier, d’ici jeudi on va augmenter encore de façon très importante, on va être sur une courbe exponentielle », a-t-il ajouté.
Il a annoncé aussi que « la vaccination des personnes âgées de 75 ans et plus qui ne sont pas en établissement » serait autorisée « avant la fin du mois de janvier », alors que la campagne concerne pour l’instant uniquement les résidences pour personnes âgées et les soignants d’au moins 50 ans.
Le ministre a indiqué par ailleurs qu' »une dizaine de cas suspectés ou avérés » du variant britannique du coronavirus avaient pour l’instant été repérés en France.
La Belgique a pour sa part entamé officiellement mardi sa campagne de vaccination dans les maisons de retraite, après une phase test qui a concerné 700 personnes la semaine dernière.
Cette première étape doit concerner 150.000 à 200.000 personnes –résidents et personnels des maisons de retraite– d’ici fin janvier ou début février, selon le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke.
Ailleurs en Europe, l’Italie a décidé mardi de prolonger ses restrictions et de retarder la réouverture des lycées.
Les Pays-Bas, eux, ont avancé de deux jours, à mercredi, le début de leur campagne de vaccination, devenant le dernier de l’UE à se lancer.
En Australie, moins touchée par la pandémie, le Premier ministre Scott Morrison a déclaré ne pas vouloir prendre de « risques inutiles » en matière de vaccination.
L’autorité australienne en charge de la réglementation pharmaceutique ne devrait pas se prononcer sur les candidats vaccins avant environ un mois.