L’Irlande et le Pays de Galles deviennent cette semaine les premiers territoires en Europe à reconfiner leurs populations dans l’espoir de « célébrer Noël correctement », et de nouveaux tours de vis entrent en vigueur en Italie, Belgique et Slovénie.
Les restrictions se durcissent de jour en jour en Europe pour tenter de freiner la pandémie de Covid-19 qui y a déjà fait 252.000 morts et a contaminé 40 millions de personnes dans le monde.
En Irlande, l’ensemble de la population sera reconfinée à partir de mercredi à minuit et pour six semaines, tandis que les écoles resteront ouvertes.
« Si nous unissons nos efforts pendant les six prochaines semaines, nous aurons l’occasion de célébrer Noël correctement », a lancé le Premier ministre irlandais Micheal Martin en annonçant lundi cette mesure.
Le Pays de Galles sera lui soumis à compter de vendredi à un confinement de deux semaines, la mesure la plus dure instaurée au Royaume-Uni depuis la première vague de Covid-19 du printemps.
A partir de 18H00, les plus de trois millions d’habitants de cette région britannique seront appelés à « rester à la maison », a expliqué le Premier ministre gallois Mark Drakeford, ajoutant que la durée de ce « pare-feu » est la plus courte qui puisse être introduite pour être efficace.
En Irlande comme au Pays de Galles, les commerces non-essentiels devront fermer, une situation comparable au confinement instauré au Royaume-Uni à partir du 23 mars au moment de la première vague du nouveau coronavirus.
Signaux au rouge en Italie
Les signaux sont au rouge aussi en Italie, où deux régions, la riche Lombardie – la région de Milan, dans le nord – et la Campanie – celle de Naples, dans le sud – vont instaurer un couvre-feu, à partir de jeudi de 23H00 à 05H00 et pour trois semaines la première, et à partir de vendredi à 23H00 pour la deuxième.
Premier pays d’Europe frappé par la pandémie au printemps, l’Italie connaît depuis vendredi une forte hausse des cas de Covid-19, avec plus de 10.000 malades par jour, et la Lombardie, poumon économique du pays, est la plus touchée, comme elle l’avait été en février et mars.
La Campanie est également l’une des régions les plus touchées d’Italie, mais avec un système sanitaire moins efficace que celui de la Lombardie, elle se trouve dans une position plus difficile.
Sur le front du vaccin, des chercheurs britanniques ont annoncé mardi qu’ils comptaient infecter des volontaires de 18 à 30 ans avec le nouveau coronavirus pour faire avancer la recherche dans le cadre d’une étude de l’Imperial College de Londres.
La Chine, elle, a annoncé mardi avoir testé des vaccins sur 60.000 personnes dans plusieurs pays, assurant qu’aucun sujet n’avait ressenti d’effets indésirables.
« Pas si tôt »
En Belgique, cafés et restaurants sont désormais fermés pour quatre semaines et un couvre-feu est entré en vigueur lundi de minuit à 05H00 pour endiguer la « montée en flèche » de l’épidémie.
Lundi, ce pays de 11,5 millions d’habitants recensait 222.253 cas, un chiffre qui a plus que doublé sur un mois, et 10.413 morts, ce qui en fait l’un des plus endeuillés d’Europe en proportion de sa population.
En France, qui déplore 146 morts en 24 heures, les grandes métropoles, dont Paris, sont soumises à un couvre-feu de 21H00 à 06H00 depuis ce week-end. Le nombre des malades du Covid-19 en réanimation a dépassé les 2.000 personnes, un seuil jamais atteint depuis mai.
Un couvre-feu entre en vigueur aussi ce mardi en Slovénie : les deux millions d’habitants de ce pays membre de l’UE n’auront pas le droit de sortir entre 21H00 et 06H00.
En Espagne, la ville de Burgos (Nord) rejoint dans la nuit de mardi à mercredi la liste de plus en plus longue des municipalités partiellement bouclées. La région de Navarre subira le même sort à partir de jeudi.
« On s’attendait à ce qu’une seconde vague se produise, mais pas si tôt », lâche Sonia Carballeira, infirmière de 39 ans de l’hôpital Severo Ochoa de Leganés, dans la banlieue sud-ouest de Madrid.
Or, si les restrictions se prolongent dans les régions de Madrid et Catalogne (40% du PIB espagnol à elles deux), l’impact sur l’économie sera « très négatif », affirme Iñigo Fernandez de la Mesa, vice-président de l’organisation patronale CEO. Le Fonds monétaire international prévoit un recul de 12,8% en 2020 en Espagne, le pire résultat parmi les pays occidentaux.
Choix cornélien
La pandémie a fait au moins 1.119.590 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi par l’AFP mardi. Plus de 40.416.800 cas d’infection ont été diagnostiqués.
Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 220.134 décès, suivi par le Brésil (154.176 morts), l’Inde (115.197), le Mexique (86.338) et le Royaume-Uni (43.726).
En Amérique latine, l’Argentine a dépassé le million de cas de Covid-19 et 26.000 morts depuis mars, malgré des restrictions. Ce pays occupe la cinquième place au monde en nombre de cas, selon le bilan de l’AFP.
En Asie, après un confinement strict de mars à juin qui a laissé des millions de gens au bord de la famine, l’Inde a décidé de reprendre le travail malgré le coronavirus.
« Les gens doivent choisir entre mourir de faim ou risquer d’attraper un virus qui peut, ou pas, les tuer », explique à l’AFP Sunil Kumar Sinha, économiste de l’agence India Ratings and Research à Bombay. Un choix cornélien.