L’annonce d’impliquer toutes les spécialités médicales exerçant en milieu hospitalier dans la lutte contre la pandémie du coronavirus suscite les craintes des spécialistes des maladies chroniques. C’est le cas du professeur endocrinologue, Mourad Semrouni, président de la société algérienne de diabétologie.
Invité de la chaîne 3 de la Radio Algérienne, le Pr. Semrouni indique que le service de diabétologie qu’il dirigeait, jusqu’alors, au sein de l’hôpital de Beni-Messous, dans la région d’Alger, allait, lui aussi, consacrer ses activités au traitement des personnes atteinte de la covid 19. Une perspective qui relègue au second plan la prise en charge des diabétiques? « Que va-t-il advenir des diabétiques que nous y recevions habituellement ? » Selon lui, le directeur de cette structure médicale aurait proposé qu’on dirige ces derniers vers l’hôpital de Bab el Oued, observant cependant, que le service de diabétologie qui s’y trouve a, lui aussi, été chargé de la même mission.
Se disant « perturbé » par ces décisions, ce praticien s’inquiète de savoir où vont, désormais, se faire soigner les malades atteints du diabète, proposant en guise de solution de rechange de mobiliser, très rapidement, des structures médicales précises vers lesquels on oriente les malades chroniques.
A propos du nombre de personnes affectées par le diabète en Algérie, le professeur Semrouni avance, par ailleurs, le chiffre approximatif, constaté en 2016, de 3 millions, soit, relève-t-il, trois fois plus que les cas diagnostiqués en France.
Il note, d’autre part, qu’environ 20 à 30% des Algériens sont « des pré-diabétiques », ignorant qu’ils sont porteurs de cette affection, « jusqu’à ce qu’il soit victime d’un infarctus ou bien être évacué vers un l’hôpital pour y subir l’amputation d’un membre.
Relevant, d’autre part, d’une « ascension constante » du nombre de personnes atteintes du diabète dans le pays, le professeur Semrouni estime à environ 20 à 30% le nombre de citoyens « à très haut risque », présentant un état pré-diabétique dont, souligne-t-il, « on ne s’occupe pas encore ».