Les dirigeants de l’Union européenne se réunissent vendredi en sommet à Bruxelles pour discuter de la relance de l’économie sur le Vieux Continent frappé par la pandémie de Covid-19, qui continue sa progression avec un nouveau record de contaminations aux Etats-Unis et désormais un million de personnes infectées en Inde, et deux au Brésil.
Le plan de relance ne fait pas l’unanimité et les négociations entre les 27 s’annoncent longues et difficiles. Ce sommet extraordinaire de deux jours, voire trois, pourrait ne pas être le dernier.
Le virus a sérieusement touché l’économie mondiale et celle de l’UE n’a pas été épargnée avec des dizaines de milliers d’emplois en danger. Sur la table des négociations: un plan de relance de 750 milliards d’euros, composé de 250 milliards de prêts, et surtout de subventions à hauteur de 500 milliards, qui n’auront pas à être remboursées par les Etats bénéficiaires.
C’est la première fois que les 27 chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se retrouvent tous à Bruxelles depuis l’arrivée de la pandémie de coronavirus en Europe et les mesures de confinement qui ont suivi, les obligeant à se parler à distance par visioconférence.
L’épidémie progresse
Parallèlement, le nouveau coronavirus poursuit sa propagation, les Etats-Unis, le pays le plus endeuillé au monde, enregistrant jeudi un nouveau record de contaminations avec plus de 68.000 cas en 24 heures, annoncés jeudi. L’Etat de Floride, centre de l’épidémie dans le pays, a également rapporté jeudi son plus grand nombre de décès en 24 heures: 156.
Les Etats-Unis sont confrontés depuis la fin juin à une très forte résurgence du virus, notamment dans le Sud et l’Ouest. Depuis une semaine, le nombre des contaminations détectées toutes les 24 heures dépasse les 60.000, environ deux fois plus qu’en avril, au plus fort du confinement.
De grandes villes américaines ont décidé que la rentrée scolaire serait largement, voire totalement en ligne, mais dans certains Etats – comme en Floride – le débat tourne au bras de fer politique.
Plus de 13,6 millions de personnes ont contracté la maladie et au moins 585.750 décès ont été recensés dans le monde, selon un bilan arrêté jeudi à 19h00 GMT. L’Italie a franchi jeudi la barre symbolique des 35.000 morts du Covid-19.
L’Amérique latine et les Caraïbes sont toujours touchées, notamment le Brésil, qui compte 76.688 morts et a franchi jeudi le cap des deux millions de contaminations, le deuxième bilan le plus élevé du monde derrière les Etats-Unis.
« Deux millions c’est un chiffre symbolique, parce que nous n’avons pas de tests de masse », a déclaré à l’AFP Jean Gorinchteyn, infectiologue à l’Institut Emilio Ribas et à l’hôpital Albert Einstein de Sao Paulo. « Mais le chiffre réel est probablement quatre ou cinq fois plus élevé », a-t-il fait valoir.
La Colombie pour sa part a franchi jeudi le seuil des 6.000 morts, et a connu son record quotidien de contaminations avec 8.037 nouvelles infections.
Quant à l’Asie, un responsable régional de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC) a tiré la sonnette d’alarme, estimant que « le Covid-19 se propage à une vitesse alarmante en Asie du Sud, foyer d’un quart de l’humanité ».
De fait, l’Inde a franchi vendredi le cap du million de cas déclarés, les autorités locales multipliant les restrictions sanitaires et reconfinements pour contenir la propagation de l’épidémie de coronavirus. Troisième nation au monde en nombre de contaminations recensées, après les Etats-Unis et le Brésil, le géant asiatique comptait vendredi 25.602 morts pour 1.003.832 cas confirmés depuis le début de la pandémie.
La Russie montrée du doigt
La Grande-Bretagne, les Etats-Unis et le Canada ont accusé jeudi la Russie de vouloir voler des recherches sur un vaccin contre le Covid-19. Ils ont affirmé que les services de renseignement russes étaient derrière des attaques informatiques visant à s’emparer de recherches, une accusation vivement démentie par le Kremlin.
Selon l’organisme gouvernemental britannique chargé de la cybersécurité, un groupe de pirates informatiques russes s’en est pris à des organisations britanniques, canadiennes et américaines.
« Comportements inconscients »
Face à la multiplication des contaminations, plusieurs pays d’Europe continuent de durcir les mesures sanitaires.
Ainsi, l’Allemagne a autorisé l’adoption de mesures de confinement durcies au niveau local, avec « des interdictions de sortie » dans des zones géographiques limitées en cas de pic de contamination.
Berlin redoute surtout le retour des vacanciers, en particulier de ceux revenant des plages du pourtour méditerranéen. Les images des bars à bière de l’île espagnole de Majorque, remplis d’Allemands sans masque de protection, ont suscité les remontrances de plusieurs ministres, le chef de la diplomatie fustigeant les « comportements inconscients » de certains.
En France, où des foyers de contamination sont réapparus ces derniers jours, le port du masque sera obligatoire « dès la semaine prochaine » dans tous les établissements clos recevant du public, « en particulier les commerces », a déclaré jeudi le Premier ministre, Jean Castex.
L’Union européenne a retiré pour sa part jeudi le Monténégro et la Serbie de la liste des pays dont les voyageurs sont les bienvenus sur son territoire, revue tous les quinze jours.
En Espagne, les autorités surveillent plus de 120 foyers actifs, en particulier en Catalogne (nord-est), autour de la ville de Lérida, où environ 160.000 habitants ont été reconfinés mercredi.