Les Etats-Unis et l’Algérie convergent sur la résolution de la crise en Libye, selon le secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires du Proche-Orient, Joey Hood.
« L’Algérie a la même perspective que le gouvernement américain concernant la situation en Libye« , a déclaré Joey Hood dans un entretien accordé à l’agence APS, après une visite à Alger.
« Nous sommes donc déterminés à travailler ensemble sur cet objectif commun qui consiste à discuter avec nos alliés et nos partenaires de la manière exacte dont nous pouvons promouvoir les conditions nécessaires au retrait des forces étrangères le plus rapidement possible et à la tenue d’élections générales le 24 décembre afin que la souveraineté puisse être rendue au peuple libyen le plus rapidement possible », a-t-il indiqué.
Par « forces étrangères », le responsable américain fait allusion à la Turquie et à la Russie.
« L’Algérie a une voix importante »
Washington a, pour rappel, bloqué, en avril 2020, la candidature de Ramtane Lamamra au poste d’envoyé spécial de l’ONU en Libye, en remplacement du libanais Ghassan Salamé, après pression des Emirats arabes Unis et de l’Egypte.
Les Etats-Unis semblent avoir changé d’avis. En témoignent ces termes élogieux de Joey Hood à l’égard de Ramtane Lamamra : « l’Algérie à travers son ministre des Affaires étrangères , M. Ramtane Lamamra a une voix très importante sur cette question et qu’elle sera écoutée dans la région et au-delà ».
« Cesser les interventions militaires étrangères » en Libye
Selon Joey Hood, les Etats-Unis discutent du dossier libyen avec la Turquie, des pays européens, la Russie et les Libyens. » Le retrait de toutes les forces étrangères et la cessation de toutes les interventions militaires étrangères et celles d’agents sous-traitants est une priorité absolue pour que le peuple libyen recouvre entièrement sa souveraineté », a-t-il insisté.
« C’est au gouvernement qui sera élu en décembre de décider de son propre chef des relations qu’il veut entretenir avec d’autres pays sans ce type de pression représentée par des forces militaires sur son propre territoire », a-t-il souligné.
Quel rôle pour Khalifa Haftar ?
Qu’en est-il de Khalifa Haftar, autoproclamé chef de l’armée libyenne ? Quel rôle aura-t-il après la période de transition ? « Sur le rôle de Khalifa Haftar et des autres parties politiques et militaires, la décision appartient aux Libyens et au peuple libyen uniquement. S’il entend jouer un rôle constructif et opérationnel, la décision revient aux Libyens « , a-t-il répondu.
Par ailleurs, Washington se dit prêt également à travailler avec l’Algérie sur l’application au Mali de l’Accord de paix d’Alger, signé en 2015. L’Algérie est chargée de suivre l’application sur le terrain de cet accord, en coordination avec l’Union africaine. « Nous avons une convergence de vue avec l’Algérie. Nous voulons la paix, la stabilité et le développement dans cette région. Nous saluons le rôle joué par l’Algérie en 2015 pour la conclusion de l’Accord de paix », a souligné Joey Hood.
[…] soutient la tenue d’élections générales pour mettre fin à la crise politique en Libye qui dure depuis dix […]