La chute du gouvernement de Michel Barnier marque un tournant politique majeur en France. La motion de censure déposée par le Nouveau Front Populaire (NFP) et soutenue par une alliance entre les députés du Rassemblement National (RN) et des élus proches d’Éric Ciotti a recueilli 331 votes favorables, largement au-dessus des 289 nécessaires. Ce renversement, survenu le mercredi 4 décembre, met fin à un mandat de trois mois pour Barnier à Matignon.
Le recours controversé à l’article 49.3 pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a cristallisé les oppositions, aboutissant à une union stratégique entre le NFP et le RN. Malgré des efforts de dernière minute pour éviter la censure, les appels au compromis et la mise en garde contre un éventuel « chaos » n’ont pas suffi à inverser la tendance.
C’est la deuxième fois seulement dans l’histoire de la Vᵉ République qu’un gouvernement est censuré par l’Assemblée nationale, après le précédent de Georges Pompidou en 1962. Michel Barnier assurera les affaires courantes en attendant la nomination de son successeur, tandis que le PLFSS est automatiquement rejeté.
Désormais, le président français Emmanuel Macron doit désigner un nouveau Premier ministre pour reprendre les rênes et préparer le budget 2025, dans un contexte où la loi permet, en l’absence de vote du budget, d’assurer la continuité économique avec un dispositif exceptionnel.
Le Chef d’état français assume l’entière responsabilité à cette instabilité institutionnelle en France. En décidant la dissolution de l’Assemblée, et sans solution pour nommer un gouvernement stable, Emmanuel Macron a ouvert une période de chamboulement politique sans précédent qui pourrait lui coûter la perte de son second mandat.
La chute du gouvernement Barnier met en évidence la crise institutionnelle que la France traverse. Comme il n’existe aucune majorité à l’Assemblée et puisque aucune force politique des trois blocs (NFP- Socle macroniste-LR – RN) ne veut travailler dans une coalition gouvernementale, il est impossible pour un Premier ministre, quel qu’il soit, d’apparaître légitime pour une majorité de députés.