L’Algérie a exprimé sa profonde préoccupation après le coup d’Etat militaire au Soudan.
« L’Algérie exprime sa profonde préoccupation face aux derniers développements survenus en République du Soudan et souligne la nécessité de faire preuve de responsabilité et de retenue et s’abstenir de toute action susceptible de gâcher les acquis obtenus par le processus de transition dans ce pays frère ou porteraient atteinte à la sécurité des citoyens », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, publié ce lundi 25 octobre 2021, au soir.
Alger appelle toutes les parties civiles et militaires « à faire prévaloir le dialogue » en vue de régler les problèmes et « faire face aux défis sécuritaires et politiques auxquels le pays est confronté à cette étape importante de son histoire contemporaine, conformément au document constitutionnel, et à l’Accord de paix de Juba de manière à garantir la réalisation des aspirations légitimes du peuple soudanais ».
Abdel Fattah al-Burhane promet de « parachever le processus de transition »
Lundi matin, le général Abdel Fattah al-Burhane, à la tête des autorités de transition au Soudan, a annoncé la dissolution du gouvernement et du Conseil de souveraineté. Et, il a décrété l’état d’urgence dans le pays après l’arrestation du premier ministre Abdallah Hamdok et d’autres dirigeants civils. Ils ont été conduits vers « une destination inconnue », selon des correspondants de presse.
Des articles du document constitutionnel ont été gelés par les autorités militaires à l’image celui qui considère le Conseil de souveraineté comme « le symbole de l’Etat et le symbole de sa souveraineté » (article 11) et celui qui porte sur les prérogatives de nomination des ministres et des gouverneurs du Conseil de souveraineté (article 12).
Abdel Fattah al-Burhane, qui veut former un nouveau gouvernement composé de « personnes compétentes », a promis de parachever « le processus de transition démocratique » jusqu’à l’élection « d’un gouvernement civil ».
Manifestations à Khartoum
Depuis août 2019, les dirigeants militaires et civils se partagent le pouvoir au Soudan après le renversement du président Omar Hassan El-Béchir, resté au pouvoir pendant trente ans, après avoir organisé un coup d’Etat en 1989.
Des manifestations ont été organisées lundi à Khartoum pour dénoncer le nouveau coup d’Etat militaire.
Des témoins rapportent qu’Internet est coupé à Khartoum, alors que l’armée et les forces paramilitaires sont déployées dans toute la capitale, limitant les déplacements des civils, selon l’agence Reuters. L’aéroport de Khartoum est toujours fermé et les vols internationaux suspendus.