Cyril Ramaphosa devant le Parlement algérien : « Nous devons être ensemble pour réformer le système mondial et financier « 

0
Cyril Ramaphosa devant le Parlement algérien : "Nous devons être ensemble pour réformer le système mondial et financier "
Google Actualites 24H Algerie

Cyril Ramaphosa, président d’Afrique du Sud, en visite d’Etat en Algérie, a prononcé, vendredi 6 décembre 2024 au soir, un discours devant le Parlement algérien réuni en congrès, au Palais des Nations, à Club des Pins, à l’Ouest d’Alger.


Il a appelé à réformer le système des Nations Unies pour qu’il soit plus représentatif de l’ensemble de la planète. L’Afrique réclame, depuis la Déclaration de Syrte en 2005, deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l’ONU, au même titre que l’Europe. « Nous devons être ensemble pour réformer le système mondial et financier afin qu’il serve les intérêts de tous les pays et peuples », a-t-il déclaré en plaidant pour « l’unification de l’Afrique », devant les deux chambres du Parlement réunies.


« Nous nous engageons avec l’Algérie dans le soutien des peuples colonisés pour leur permettre l’autodétermination à leur tête le peuple du Sahara Occidental. Nous saluons le soutien continu de l’Algérie au combat du peuple sahraoui pour son autodétermination. Nous devons rappeler à la communauté internationale ses responsabilités par rapport à ce peuple. Il faut respecter le droit international et la Charte des Nations Unies. Nous devons construire un nouveau système mondial bâti sur l’équité et la justice », a plaidé le chef d’Etat sud-africain.


Il a précisé que l’Afrique du Sud et l’Algérie ont une position ferme en faveur des peuples sahraoui et palestinien en insistant sur l’impératif de la fin de l’agression israélienne contre Ghaza en Palestine qui continue depuis plus d’une année.


 « Nous sommes déterminés à soutenir les Palestiniens »


Il a évoqué le dépôt de plainte par l’Afrique du Sud contre Israël au niveau de la Cour internationale de Justice (CIJ). « Israël commet un génocide contre les civiles dans la bande de Ghaza, tuer des femmes, des enfants et des personnes sans défense, bombarder les maisons, les écoles et les hôpitaux et empêcher l’accès des aides humanitaires est une honte. Nous ne pouvons pas tolérer ces violations et il nous incombe de mettre fin à ce génocide. C’est ce qui a motivé l’Afrique du sud, qui se trouve à des milliers de kilomètres de la Palestine, à saisir la CIJ et nous sommes déterminés à soutenir les Palestiniens qui en ont grandement besoin », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Nous l’avons fait car Nelson Mandela nous a dit que notre liberté ne sera pas complète tant que les Palestiniens ne jouiront pas de leur pleine liberté et de leur droit à l’autodétermination ».


Il a rappelé que l’Algérie et l’Afrique du Sud ont souffert du système colonial, de l’oppression et de l’expropriation des terres. Deux pays africains qui ont lutté contre le colonialisme. Il a salué le soutien de l’Algérie à l’ANC (African national congress) dans le combat contre le régime ségrégationniste de l’Apartheid, dans les années 1960. L’ANC fut déclaré hors-la-loi par ce régime. Il ne sera légalisé que trente ans plus tard.  « L’ANC a ouvert son premier bureau à à l’étranger à Alger. Le peuple d’Afrique du Sud est aujourd’hui libre et l’Algérie a contribué à sa liberté. L’Algérie est le premier pays dans lequel s’est rendu le leader Nelson Mandela après sa libération (le 11 février 1990). Les deux pays entretiennent des relations fraternelles solides. L’Algérie jouit d’une expérience, nous avons beaucoup à apprendre d’elle. Nos relations ne faibliront jamais car notre histoire est profonde et notre avenir est prometteur » a-t-il dit.


A plus de 8000 km de Cap Town…

Il a souligné que plus de 8000 km sépare Cap Town (Le Cap) d’Alger. « Malgré la distance qui sépare nos deux pays, je me sens ici comme chez moi, bien que l’Algérie soit un pays plus beau que le mien. Et d’ailleurs j’invite tous les algériens à visiter l’Afrique du Sud. L’Algérie et l’Afrique du Sud partagent les mêmes valeurs, le même parcours militant et une vision commune dans l’Union africaine et l’édification du continent africain telle que rêvée par les aïeux » a-t-il souligné.


Il a mis en exergue l’attachement des deux pays « aux valeurs de la démocratie et au respect du choix du peuple » en citant l’exemple des élections présidentielles, organisées durant l’année en Algérie et en Afrique du Sud.
Cyril Ramaphosa a souligné la volonté des deux pays à renforcer leurs relations commerciales et d’investissement, après la signature à Alger d’une Déclaration de partenariat stratégique, à la faveur de la visite d’Etat. Il a cité certains domaines de coopération comme les énergies renouvelables comme l’hydrogène vert, les infrastructures et l’aviation.
« Les pays africains doivent exploiter leurs ressources naturelles et ne pas les laisser à la portée des puissances coloniales. Il est important pour les  entreprises africaines de se développer, de prospérer et de créer des emplois ».


Cyril Ramaphosa a invité le président algérien Abdelmadjid Tebboune au prochain sommet des G20 prévu en Afrique du Sud en 2025  « pour continuer à travailler ensemble ».
Par ailleurs, le Président Abdelmadjid Tebboune a, selon un communiqué de la présidence de la République, décidé de décerner la médaille de l’Ordre du mérite national au rang « Athir » au président Cyril Ramaphosa, « en reconnaissance de ses efforts éminents et de ceux de l’Etat d’Afrique du Sud, gouvernement et peuple, pour son rôle exceptionnel dans la défense des valeurs humaines communes sur la scène internationale et dans la dénonciation des crimes de génocide subis par le peuple palestinien frère aux mains du régime d’apartheid de l’entité israélienne ».

Article précédent2e jour de la 3ème Conférence africaine des start-ups: Une journée au cœur de l’innovation africaine
Article suivantSyrie : les factions armées avancent vers Homs et se rapprochent de Damas

Laisser un commentaire