Débat sur la ville à Oran: « Grâce à l’éclairage, l’Algérien redécouvre son pays la nuit »

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Débat sur la ville à Oran: "Grâce à l'éclairage, l'Algérien redécouvre son pays la nuit"
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« Qualité de vie et compétitivité de la ville : réalité et perspectives pour les villes algériennes » était le thème d’un débat organisé, mardi 20 février 2024 à l’hôtel Royal à Oran, par l’entreprise privée Belux et le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC).
Une convention de coopération a été signée, à la faveur de cette rencontre entre Belux, une société spécialisée en fabrication et distribution de mobilier lumière et urbain, et le CRASC. « Le but de cette convention est un échange d’expertise et de mise en pratique de nos connaissances. Nous avons déjà travaillé et fait des recherches sur les espaces urbains, sur les villes, sur la toponymie », a précisé à 24 H Algérie Abdelkrim Hamou, directeur de l’unité de recherche sur la culture, la communication, les langues et les arts (UCCLA) du CRASC.


Il a rappelé les instructions du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour que les établissements universitaires collaborent avec les partenaires économiques et sociaux « dans l’intérêt du pays et du citoyen ».
« C’est la première pierre d’un édifice. Le rapprochement avec le CRASC a commencé depuis plusieurs mois, formalisé aujourd’hui par cette convention. Le CRASC a de la matière grise et des capacités scientifiques et les ressources humaines pour pouvoir analyser et décortiquer les problèmes socio-économiques de la ville », a indiqué, pour sa part, Hanifi Belaroui, directeur général de Belux.


« De nouveaux angles, sous la lumière »

Hanifi Belaroui a, dans l’allocution d’ouverture, estimé que les recherches élaborées par les scientifiques du CRASC ont « grandement contribué à analyser puis à générer les comportements sociaux-économiques en rapport avec notre société ». Il est revenu sur les leçons laissées par la crise sanitaire de Covid-19, entre 2019 et 2021, comme l’apprentissage du travail à distance, la distanciation sociale, la solidarité…


« La générosité généralisée dans tout le pays a fait naître des pratiques sociales longtemps occultées mais effectives car faisant partie de notre patrimoine national. Les déplacements dans le cadre de l’approvisionnement des populations en difficulté ont permis de (re)découvrir notre riche patrimoine mobilier et immobilier. Le besoin d’espaces de détente et de repos a permis également de découvrir ce que notre pays recèle de magnificences. L’Algérien a redécouvert sa ville sous de nouveaux angles, sous la lumière », a-t-il constaté.


Il a évoqué l’occupation nocturne des espaces publics, le besoin de lumière pour la sécurité et la mise en valeur « le riche patrimoine national ». « Grâce à l’éclairage, l’Algérien redécouvre son pays la nuit. Les monuments qu’il côtoie quotidiennement apparaissent avec plus de beauté et de somptuosité. Le réverbère a rehaussé la valeur de nos monuments, de nos places. L’histoire de nos espaces publics est contée de nuit. La lumière réveille et éveille. Dans ce contexte, Belux, opérateur responsable et citoyen, s’interpelle pour répondre aux nouvelles aspirations des populations et asseoir une démarche éco-responsable pour que l’éclairage soit inscrit dans une processus hautement économique », a souligné Hanifi Belaroui en rappelant que Belux célèbre ses cinquante ans en 2025.


Les centres urbains se sont, selon lui, métamorphosés en espaces de consommation multiformes notamment la nuit. Il a estimé que le futur travail avec le CRASC va permettre de dégager des pistes de réflexion et trouver des solutions pour que « la lumière soit un élément de rassemblement social et de croissance économique ».

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« La route vers l’Afrique… »

Il a insisté sur « la nécessaire recomposition » de l’espace urbain algérien pour répondre aux attentes de la jeune population « éprise d’ouverture ». « La ville de demain commande de nouveaux attributs tant sociaux qu’économiques. Elle annonce de nouvelles pratiques qu’il s’agit d’encadrer. L’autre dimension que notre pays endosse la responsabilité d’assumer est cette route vers l’Afrique, celle qui créera inéluctablement des espaces urbains sous les latitudes particulières répondant à des pratiques sociales ancrées. Il s’agira, dans ce contexte, de répondre à une double demande sociale et économique sans dénaturer l’écosystème et en le valorisant pour augmenter son attrait. Cette route vers l’Afrique, ces territoires à traverser, les réponses aux populations en termes de traitements des espaces et la matérialisation de schémas économiques attendent de nos analyses des solutions. Elles devront être l’émanation de riches études et de beaucoup de perspicacité pour refléter la réelle volonté de construire la route de l’Afrique avec l’indispensable site urbain le long de son tracé », a-t-il précisé.

Journée nationale de la ville


Hamza Bachiri, chercheur au CRASC, qui a modéré le premier panel de conférences durant la journée organisée à Oran,  a rappelé que l’Algérie célèbre la journée nationale de la ville le 20 février de chaque année.
« C’est donc une occasion d’évoquer la question de la ville. Le département « Villes et territoires » du CRASC fait des études sur la ville en collaboration avec les architectes, les géographes, les sociologues, les artistes et les hommes de lettres. Nous voulons donc partager notre capital de connaissance avec une société économique leader qui travaille pour améliorer les conditions de vie dans les villes algériennes. L’objectif de la recherche scientifique est également l’amélioration des conditions de vie du citoyens », a-t-il déclaré.


Et d’ajouter : « La majorité de nos citoyens habitent dans la ville. C’est aussi l’option choisie par l’Etat Algérien, celle de faire des centres de recherches, une locomotive de développement économique et de la création de la richesse dans le pays ».
La ville doit, selon lui, être attractive pour les jeunes. « Elle doit contenir toutes les idées créatives, les entreprises économiques, les espaces de divertissement… », a-t-il souligné  . Il a précisé avoir pris la parole au nom de Ammar Manaa, directeur du CRASC, qui n’a pu être présent, « en raison d’obligations professionnelles à Alger ».

Plusieurs thèmes ont été abordés lors de cette journée : « la ville algérienne face aux défis de la compétitivité », « la ville algérienne et le nouvel agenda urbain 2030 », « villes intelligentes : rôle économique et compétitivité », « la ville algérienne aujourd’hui ou la ville étirée : une urbanisation dispendieuse en énergies », « la ville dans un futur proche ».

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