Décès de Marie-Thérèse Brau, la « sœurette » d’Hussein-Dey

La « sœurette », c’est le nom qu’on donnait à Marie-Thérèse dans les quartiers populaires d’Alger où son action inlassable en faveur des démunis et des handicapés lui vaut une immense respect, est décédée, hier, à Marseille, à l’âge de 88 ans. Cette native d’Hussein-Dey où ses parents se sont installés en 1932 va s’impliquer, au coté de sa mère et des chrétiens sociaux engagés dans les années 60 avec le père Scotto dans l’action sociale en faveur des habitants des bidonvilles, ne cessera jamais son activité. Dans son petit établissement au lieu-dit Carana, entre Leveilley et Oued-Ouchaïah, elle a continué, après l’indépendance, son travail.

Marie-Thérèse Brau sera la première à s’occuper des enfants qui souffrent d’un handicap mental et que les familles avaient tendance à cacher. Avec l’association d’entraide populaire, elle va créer plusieurs établissements qui s’occupent de ces « oubliés » et son travail est devenu une référence dans ce domaine.

Hyperactive et avec un humour à toute épreuve, elle n’a jamais renoncé à son action, même dans la période douloureuse des années 90. Ces dernières années ses ennuis de santé l’ont contraint à un certain retrait mais elle veillait à ne jamais manquer le rendez-vous du 1er mai où, dans l’établissement sis à Hussein-Dey sont exposés et vendus les travaux réalisés par les jeunes handicapés. Marie-Thérèse Brau a ouvert une perspective à ces nombreux enfants et à leurs parents.