Décès de Taha Alameri : Icône du théâtre algérien et résistant de la révolution

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Décès de Taha Alameri : Icône du théâtre algérien et résistant de la révolution
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L’artiste et ancien directeur général du Théâtre National Algérien, Taha Alameri, de son vrai nom Abderrahmane Bastandgi, s’est éteint ce mardi 3 septembre 2024 à Alger à l’âge de 97 ans, selon des sources proches de sa famille.

Né le 20 août 1927 dans le quartier de la Casbah à Alger, Taha Alameri est considéré comme l’un des grands noms du théâtre algérien. Sa première rencontre avec le théâtre a eu lieu à l’âge de 10 ans, lorsqu’il a assisté à une pièce comique de feu Rachid Ksentini en compagnie de son père, avant de rejoindre les rangs des Scouts Musulmans Algériens.

Sous la tutelle de Mahieddine Bachtarzi, considéré comme le père du théâtre algérien, Taha Alameri appris l’art dramatique aux côtés de figures telles que Habib Reda, Keltoum et Hassan El-Hassani. Il débute sa carrière théâtrale en 1947 et participe à de nombreuses pièces, dont « Othello » et « Salah Eddine Al-Ayyoubi ».

Membre du Parti du Peuple Algérien, Taha Alameri échappe en 1956 aux poursuites des autorités coloniales grâce à son activité militante. Il quitte alors l’Algérie pour la Suisse sous prétexte d’un stage dans le domaine théâtral. C’est là qu’il rencontre le regretté Mustapha Kateb avant de rejoindre Tunis pour devenir l’un des fondateurs de la troupe artistique du Front de Libération Nationale (FLN) en 1958. Il se distingue particulièrement dans les pièces « Ouled El-Casbah », « Dem El-Ahrar » et « El-Khalidoun », écrites par feu Abdelhalim Rais.

Après l’indépendance, Taha Alameri continue d’enrichir la scène théâtrale avec des pièces en arabe dialectal et classique. Il laisse également une empreinte notable dans le cinéma algérien avec des films emblématiques tels que « La nuit a peur du soleil » (1965), « Chronique des années de braise » (1975), « La Zone interdite » (1974) et « Le Cri du pierre » (1987). Il a également participé à des séries télévisées comme « El-Wassiya » et « El-Qalada ».

Tout au long de sa carrière, Taha Alameri a occupé plusieurs postes clés dans le domaine artistique, notamment en tant que fondateur de la troupe théâtrale de la Radio Algérienne, où il a également travaillé comme acteur, metteur en scène et responsable de production. Il a été directeur général du Théâtre National Algérien de 1972 à 1975.

En reconnaissance de sa contribution au monde des arts et à la lutte pour l’indépendance, Taha Alameria été honoré à plusieurs reprises, notamment en 2023 par l’Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel, ainsi qu’à la 15e édition du Festival National du Théâtre Professionnel en 2022.

Le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, Laïd Rebiga, a exprimé ses condoléances à la famille du défunt, à ses compagnons de lutte, ainsi qu’à toute la communauté culturelle et artistique, saluant la mémoire de cet « illustre artiste » et « moudjahid symbolique ». Dans son message, il a rappelé que le défunt faisait partie de ces figures qui ont mis en lumière l’aspect culturel et militant de la Révolution du 1er Novembre 1954 et ont contribué à porter la voix du peuple algérien sur la scène internationale durant la lutte pour la libération nationale.

Taha Alameri sera inhumé ce mercredi après la prière de Dhohr au cimetière Sidi M’hamed à Alger.

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