La France est tenue, selon des experts algériens, de remettre les cartes topographiques des sites des explosions nucléaires effectuées dans les années 1960 dans le sahara algérien.
L’avocate et militante des droits de l’Homme, Fatma Zohra Benbrahem, a expliqué dans une déclaration à l’APS à la veille de la commémoration du 65e anniversaire des explosions nucléaires française dans la région de Reggane (Adrar), que ce dossier a évolué au cours des dernières années.
« Des efforts sont déployés pour lever le voile sur les vérités que la France cherche à dissimuler à travers des rapports fabriqués et falsifiés pour se disculper des crimes qu’elle a commis contre le peuple algérien. Il faut poursuivre ces efforts pour amener les autorités françaises à dévoiler les sites des déchets nucléaires, et les obliger à payer les coûts des dommages causés par ces explosions », a-t-elle déclaré.
Elle a précisé qu’il s’agit avant tout de nettoyer les sites contaminés, de remettre les cartes topographiques correspondantes et de fournir des mesures de soins et des compensations pour toutes les victimes des maladies causées par ces explosions atomiques.
Fatma Zohra Benbrahem a appelé à faire du 13 février « journée mondiale des victimes des explosions atomiques ». « Gerboise bleue » était le nom de code donné à la première bombe au plutonium (bombe A) qui a explosé le 13 février 1960 à 7h du matin à El Hammoudia, à Reggane. La puissance de la bombe était de 70 kilotonnes, quatre fois plus forte que Little Boy, la bombe à base d’uranium, larguée par les américains le 6 août 1945 sur la ville japonaise d’Hiroshima (15 kilotonnes). Entre 1960 et 1966, la France a effectué 4 essais aériens à Reggane et 13 essais souterrains à In Ecker, au nord de Tamanrasset, à Hamoudia et Talanoufela.
« Il est important d’organiser une conférence internationale pour obliger les pays pollueurs à dépolluer tous les sites des explosions. Je vais poursuivre le combat, surtout face à la persistance de la France dans ses mensonges et les rapports fabriqués de toutes pièces qu’elle publie. Tout le monde sait que c’est la France qui a effectué des explosions nucléaires dans le Sahara algérien et il ne s’agissait pas de simples essais », a-t-elle souligné.
Amar Mansouri, chercheur en génie nucléaire, a, lui, appelé à œuvrer à « réfuter les mensonges français concernant les dommages résultant des explosions nucléaires ». Il a estimé qu’il est important de poursuivre le combat pour exiger de la France de remettre les cartes topographiques des sites des explosions nucléaires dans le Sud algérien outre le nettoyage des sites pollués et l’indemnisation des victimes.
Mohamed Lahcen Zeghidi, chercheur en Histoire, a relevé qu’il est temps que la France assume sa responsabilité pénale « concernant ses explosions nucléaires dans le Sahara algérien, qui sont l’un des plus grands crimes contre l’humanité du fait que la pollution radioactive qui en résulte. « Une pollution qui ne disparaît pas après un certain temps mais ses effets s’étendent sur des milliers d’années », a-t-il noté.
Ben Youcef Tlemsani, enseignant d’Histoire contemporaine à l’Université Blida 2, a, pour sa part, évoqué l’importance de suivre ce dossier en menant une action forte et une mobilisation continue « pour obliger la France à assumer ses responsabilités en ce qui concerne la pollution de l’environnement et les dommages causés à l’homme et à la faune ».
En janvier 2025, le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a rappelé que l’Algérie exige de la France d’assumer pleinement sa responsabilité « dans l’élimination des déchets des explosions nucléaires réalisées dans le désert algérien ».
«Le peuple algérien, notamment les habitants des régions concernées par ces explosions, continue à ce jour de souffrir de leurs effets délétères», a-t-il soutenu.
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