Le bureau exécutif du MSP, réuni ce jeudi 1 octobre à Alger, a décidé de suspendre El Hachemi Djaaboub, membre du Madjliss Echoura, et de traduire son dossier devant le Conseil de discipline. Cette décision, annoncée dans un communiqué du bureau, est intervenue après l’annonce de la nomination d’El Hachemi Djaaboub comme nouveau ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, en remplacement de Acheuk Youcef Chawki, démis fin juillet 2020.
Abderrazak Makri, président du MSP, a immédiatement réagi sur Twitter et Facebook pour se démarquer de cette décision et souligné que le parti n’a été consulté ni par les autorités ni par le concerné. Le MSP dit se démarquer de cette désignation « en tant qu’événement politique », de ce « comportement qui ne la concerne en rien ». Il rappelle que la décision de participer au gouvernement revient uniquement au Madjliss Echoura (instance supérieure entre deux congrès). « La décision de ne pas prendre part au gouvernement avait été décidée par consensus au sein du Madjliss et rappelée à plusieurs reprises », indique le MSP.
Le parti s’est appuyé sur plusieurs articles de ses statuts et de son règlement intérieur pour suspendre El Hachemi Djaaboub, plusieurs fois ministre dans les gouvernements d’Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, entre 2003 et 2007.
« Ce qu’a fait El Hachemi Djaaboub est condamnable »
« Le choix du président de la République de désigner un membre du Madjliss Echoura sans consulter le mouvement est une manière de le mettre dans la confusion après sa décision de voter non au prochain référendum sur la révision constitutionnelle. C’est la preuve que le slogan relatif à la moralisation de la vie politique n’a aucune existence réelle et que la pression sur les partis est toujours à l’ordre du jour », souligne le MSP. Selon lui, le comportement du système politique n’a pas changé en ce sens que « le Mouvement a déjà connu des tentatives du même genre par le passé ». « Ce qu’a fait El Hachemi Djaaboub est condamnable, contraire aux idéaux et à la morale en ces temps où l’action partisane est ciblée en raison des positions politiques », ajoute le parti islamiste.
Le MSP dit être « un mouvement sérieux et responsable » dans ses décisions « qui ont de l’influence » sur la scène politique nationale. Il demande à ses militants de se concentrer sur ce qui « sert l’Algérie et les Algériens » et réalise « la vision et programme » du parti. Il considère l’acceptation d’El Hachemi Djaaboub du poste du ministre du Travail comme « un fait passager » qui sera traité avec rigueur par les structures du parti qui ont « prouvé à l’opinion publique leur crédibilité et leur souveraineté » dans la prise de décision.