Dimajazz : Savoureuse vague de soul sur Constantine avec Jo Harman

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Dimajazz : Savoureuse vague de soul sur Constantine avec Jo Harman
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La 17ème édition du Festival international du jazz de Constantine (Dimajazz) a été lancée mercredi 11 mai au soir à la salle Ahmed Bey (Zenith) de Constantine. Le festival, dédié aux « femmes du jazz »,  se poursuivra jusqu’au 14 mai.


La soirée d’ouverture, marquée par la présence d’Elisabeth Moore Aubin, ambassadrice des Etats Unis à Alger,  de Samir Thaalibi, représentant de la ministre de la Culture et des Arts, d’Abdallah Bougandoura, directeur général de l’Office national de la culture et de l’information (ONCI) et du wali de Constantine. Zoheir Bouzid, commissaire du festival, a salué le retour de la grande manifestation musicale après plus de deux ans d’arrêt en raison de la pandémie de Covid-19.


Le soirée d’ouverture a été lancée à vive allure avec le concert de la chanteuse britannique Jo Harman.


D’une savoureuse voix soul, Jo Harman, qui visite l’Algérie pour la première fois, a emporté le jeune public de la salle Ahmed Bey dans sa planète riche en sonorités. Entre blues, rock, rock-blues, R&B, groove, gospel et jazz, Jo Harman a montré une grande capacité de maîtrise du chant passant avec souplesse de moments de douceur à des pics de « nervosité » musicale. 


Entre le doux et le piquant


Le public a donc balancé entre le doux et le piquant. Des jeunes se sont mis à danser spontanément comme emportés par un air de grandes fêtes. Un air qui a beaucoup manqué à Constantine ces derniers mois.
Jo Harman a interprété plusieurs titres de ses deux albums sortis en 2013 et 2017 :  « Dirt on my Tongue » (une saleté sur ma langue) et « When We Were Young »(quand nous étions jeunes). Elle a ainsi chanté « Person of Interest », « Through The Night », « When we were young », « Cloudy », ‘’Found a place », « Sideways », « People we become »… Presque deux heures de concert entre deux vagues chaudes et fraîches.


Influencée par la black music américaine, Jo Harman, 39 ans, semble s’inspirer, entre autres,  d’Aretha Franklin et d’Amy Winehouse dans son interprétation avec une puissante émotion dans la voix. Elle a pris du blues toutes les variantes colorées y compris celles de l’âge Motown.  


Saluée par la critique européenne, comme l’une des meilleures voix soul blues du moment, Jo Harman a accompagné sur scène des stars telles que Michael McDonald et Joan Baez. Mercredi soir, elle s’est dite émerveillée par « la générosité et le gentillesse » des Algériens et impressionnée par le professionnalisme du staff technique de la salle Ahmed Bey de Constantine.


« Le jazz est traditionnellement masculin »


« Ils sont à la bonne place et connaissent parfaitement les codes de la musique. Il en est de même pour le public qui a bien compris ma musique et a applaudi au moment où il fallait le faire. Il y avait une réciprocité entre nous. Nous voulons revenir en Algérie », a-t-elle confié lors d’un point de presse, après le concert.


Elle a fait un plaidoyer pour donner plus de force à la femme.  « Même si nous, les femmes, sommes braves, puissantes et courageuses, il est important que nous ayons la possibilité d’exprimer notre force. Il est vrai que le jazz est traditionnellement masculin. Aujourd’hui, il y a des femmes qui jouent tout aussi bien que les hommes. Cependant, on a tendance à dire, pour les claviers par exemple, que l’homme joue mieux que la femme sur cet instrument », a souligné Jo Herman.


Et d’ajouter : »Pendant cinq ans, j’ai écrit des chansons. Entre-temps, j’ai eu un enfant dont je m’occupe. Je vais me concentrer un peu plus sur la musique. Pour les textes, je vais parler de ma propre expérience de vie, de mes  émotions, sentiments. Je fais de la musique que je ressens ».


Jo Harman veut revenir en Algérie


Jo Harman ne connaît pas bien la musique algérienne : « Je n’ai jamais écouté la musique algérienne. On m’a donné des albums de chanteurs algériens que je vais écouter avec plaisir. Je suis contente de pouvoir le faire ».
Elle a exprimé le vœu de revenir l’année prochaine en Algérie avec ses musiciens.


D’autres concerts sont prévus durant le Dimajazz 2022. Ce jeudi 12 mai, deux concerts sont prévus avec la chanteuse autrichienne Andrea Fraenzel et la finlandaise Erja Lyytinen. Parallèlement aux concerts, une résidence de formation sur « la fusion du mode oriental dans le jazz moderne » est organisée, animée par le célèbre violoniste Kheireddine M’kachiche.


Pour permettre au public de se déplacer à la salle Ahmed Bey, située à une dizaine de kilomètres du centre-ville,  des bus gratuits sont mis à la disposition du public pour une navette dans les deux sens. Le départ est prévu tous les soirs à 18h 00 à partir de la station du Tramway Zouaghi Sliman.

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