Le discours d’Emmanuel Macron adressé dimanche au Libanais a atteint le « comble de l’insolence » estime le journal El Akhbar, qui l’accuse de s’aligner sur les exigences américaines et saoudiennes pour que le Hezbollah soit exclu du nouveau cabinet gouvernemental.
L’échec de Mustapha Adib à former le gouvernement n’est le fait d’une insistance du duo chiite Amal-Hezbollah à désigner le ministre des finances mais à celle des Etats-Unis pour que le Hezbollah ne fasse pas partie du gouvernement, a assuré le journal, proche du Hezbollah.
Les propos du président français en direction des Libanais ont atteint le « comble de l’insolence depuis qu’il s’est auto-proclamé guide de la république » et adoptent la « rhétorique américano-saoudiennes sur le Liban et ses problèmes ».
« Le Hezbollah ne peut en même temps être une armée en guerre contre Israël, une milice déchaînée contre les civils en Syrie et un parti respectable au Liban. Il ne doit pas se croire plus fort qui ne l’est. Et, c’est à lui de démontrer qui respecte les libanais dans leur ensemble. Il a, ces derniers jours, clairement montré le contraire » a déclaré le président français dans une critique acerbe contre le parti chiite.
Macron a abandonné le rôle de «médiateur » pour s’aligner sur les Etats-Unis et charger le Hezbollah de tous les maux. Al Akhbar cite des sources dans le courant du « 8 mars », qui regroupe plusieurs partis dont le Hezbollah, qualifiant « d’injustes » les accusations de Macron visant le parti de Hassan Nasrallah.
Le Hezbollah et Amal ont refusé à ce que l’ancien premier ministre, libano-saoudien, Saad Hariri, nomme les « 14 ministres du nouveau gouvernement, dont celui des Finances. » Selon les sources du 8 mars, « le Hezbollah et le mouvement Amal n’ont rompu aucun engagement avec lui, au contraire, ils ont accepté la formation d’un gouvernement de mission indépendant, formé par Mustapha Adib. Ils ont également approuvé 90% du document des réformes. »
Ces mêmes sources estiment que c’est Macron qui a « violé ses engagements ». Elles relèvent les « contradictions » du chef de l’Etat français qui prône la « formation d’un gouvernement représentant toutes les communautés, mais sans que celles-ci n’aient aucun rôle dans la nomination de leurs représentants. Qui devra nommer les ministres ? Veut-il que nous nous engagions à remettre le pays aux anciens chefs de gouvernement ? Veut-il que nous acceptions la nomination des 14 ministres par Saad Hariri ? Veut-il que nous nous engagions à annuler les résultats des élections législatives ? ».
A l’évidence, ajoutent ces sources, la seule chose exigée est « ce que Pompéo a demandé, la formation d’un gouvernement sans le Hezbollah » .
[…] président français devait se rendre au Liban, le 22 et 23 […]