Djemel Barek, comédien français d’origine algérienne, est décédé dans la nuit de jeudi 30 juin 2020 à l’âge de 54 ans, a rapporté l’agence APS, citant ses proches.
Des proches qui ont annoncé la nouvelle sur les réseaux sociaux autant que des artistes tels que les comédiens Lydia Larini et Idir Benaibouche ainsi que le réalisateur et acteur Lyes Salem. Les trois ont joué avec Djemel Barek dans la saison 2 du feuilleton algérien El Khawa (les frères) du tunisien Madih Beläid, diffusé le Ramadhan 2018.
Lyès Salem avait donné un rôle à Djemel Barek dans son long métrage « L’Oranais », sorti en 2013. Il était admiratif devant son « autorité naturelle ». Il le considérait comme « un frère de cinéma ». « Le film L’Oranais est un bon souvenir professionnel », a confié Djemel Barek au site Au passage des artistes. En 2019, Lyes Salem a interprété le rôle de l’imam malgré lui aux côtés de Djemel Barek et de Sid Ahmed Agoumi dans le téléfilm « Ramdam » de Zangro, diffusé par Arte, fin mai 2020.
Outre Lyes Salem, Djemel Berek gardait de bons souvenirs de ses interprétations avec les comédiens Leila Bekhti,Tahar Rahim, Zinedine Soualem, Samir Gasmi et Réda Kateb dans plusieurs séries et films. Son avant dernier rôle était dans la série « Candice Renoir », diffusée actuellement par France 2. Il campait le personnage du père du brigadier-chef Medhi Badou (Ali Marhyar). Il a également eu un rôle aux côtés de Biyouna et de Grégory Montel dans la série comique « Le Grand Bazar » de Baya Kasmi, diffusée par M6. 2019 fut une année chargée pour Djemel Barek puisqu’il a été également distribué dans le drame « Souviens toi de nous » de Lorenzo Gabriele dans le rôle de Béchir.
Bientôt dans le film « La vie d’après » d’Anis Djaad
Djemel Barek a marqué également sa présence dans deux séries françaises à succès « Le Bureau des légendes » d’Eric Rochant, en 2015 pour la première saison, « Carlos » d’Olivier Assayas et « Avocats et Associés » de Alain Krief et Valérie Guignabodet, en 2010.
Au cinéma, Djamel Barek était dans la distribution de longs métrages tels que « Munich » de Steven Spielberg, « Les cowboys » de Thomas Bidegain, « La lutte des classes » de Michel Leclerc, « Secret défense » de Philippe Haïm, « Terminal sud » de Rabah Ameur-Zaïmeche, « Les hommes libres » d’Ismaël Ferroukhi et « Loin des hommes » de David Oelhoffen d’après « L’Exile et le royaume » d’Albert Camus. En Algérie, Djemel Barek a joué aussi dans l’autre feuilleton à succès « Wlad El Halal » de Nasreddine Shili diffusé en 2019 par Echourouk TV.
Djemel Barek apparaîtra pour la dernière fois au cinéma dans le nouveau film de Anis Djaad, « La vie d’après », en post-production à l’heure actuelle. Il devait aussi jouer dans le film « Clap » de Nader Boussandel, toujours en projet en raison du confinement sanitaire en France en raison de la Covid 19. Djemel Barek sera au petit écran en septembre 2020 avec la nouvelle série « En thérapie » d’Olivier Nakache, Eric Toledano et Mathieu Vadepied qui sera diffusée par Arte.
« Il m’est arrivé de ne pas manger»
S’il était souvent « fixé » dans le rôle de l’arabe ou du migrant maghrébin, Djemel Barek était sélectif dans le choix de ses interprétations. « Il m’est arrivé de ne pas manger, d’avoir des galères pour payer mon loyer, mais de ne pas céder sur certains rôles que je ne veux pas faire. Ce qu’on appelle entre nous le rôle de ‘bougnoule de service’, ça c’est hors de question. Ou les terroristes, c’est une caricature énorme », a-t-il confié à la chaîne TV78.
Pas de caricature donc, ni de stéréotypes au point que Djamel Barek dit « faire très attention » lors de la lecture de scénarios notamment américain. Il est resté dans les seconds rôles sachant la difficulté d’être une tête d’affiche dans le cinéma français ou européen. « Le plus difficile pour moi était de durer. Pour moi, les montagnes russes, c’était du début à la fin. On n’est jamais arrivé, jamais assuré. On est toujours en danger. Comme un escaladeur, il faut toujours grimper sans lâcher sa concentration, garder la foi et aimer ce qu’on fait », a-t-il déclaré à Au passage des artistes.
Avant le cinéma, Djemel Barek est passé, au début des années 1980, par le théâtre, a joué dans des pièces d’après les textes de Bertolt Brecht, et a même tenté la mise en scène avec « Not my Molière » et « Ta gueule » (présentée au Festival d’Avignon). Il a fait ses premières classes au Théâtre de l’Epée de bois à Vincennes, à Paris.