Un projet de création d’une école supérieure de cinéma et de l’audiovisuel est à l’étude. L’école aura son siège à Tipaza.
« Le dossier de la création de cette école est prêt à 90 %. Il y a encore quelques études à faire sur le programme pédagogique », a annoncé Youcef Sehairi, secrétaire d’État chargé de l’Industrie cinématographique et de la Production culturelle, dans une interview à Ennahar TV.
L’Ecole sera installée dans un centre, déjà construit par le ministère de la Culture, qui devait être destiné à la photographie.
Selon le ministre, l’Institut supérieur des métiers des arts de spectacle et de l’audiovisuel (ISMAS) de Bordj El Kiffan (Alger) reviendra à son programme de formation initiale concentrée sur les arts dramatiques.
« L’intégration des arts dramatiques à l’audiovisuel n’a servi ni l’un ni l’autre puisque des spécialités ont été abandonnées comme la scénographie, la chorégraphie et la critique théâtrale », a-t-il dit. Les centres de formation professionnelles seront, selon lui, sollicités pour assurer des formations aux petites métiers du cinéma, « nécessaires en plateaux de tournage ».
Le privé sera sollicité pour la gestion des salles de projection
Il a annoncé que le ministère de la Culture a récupéré, entre 2014 et 2020, 80 salles de projection. Des salles restées sans exploitation commerciale pour la plupart. « La solution est de confier la gestion des salles à des privés avec un cahier de charges et des incitations. Les investisseurs ne vont pas trop s’aventurer car le marché du cinéma n’est pas connu », a-t-il noté. Il a parlé de projets d’initiative privée de construction de multiplex dans certaines wilayas. « Il existe aussi de nouvelles plateformes numériques que nous allons alimenter avec des films algériens », a-t-il annoncé.
L’organisation des festivals sera revue
Youcef Sehairi a évoqué la révision de l’organisation des festivals de cinéma pour qu’ils aient « une dimension économique et touristique ». Les associations doivent, selon lui, être encouragées à créer leurs propres festivals. Il a souligné la nécessité de supprimer les « embûches bureaucratiques » qui entravent la distribution des films étrangers en Algérie ou algériens à l’étranger.
Le Centre algérien du développement du cinéma (CADC) a été instruit, selon le ministre, pour réunir tous les producteurs et réalisateurs dont les films sont en litige, non finalisés ou non encore présentés au public. Des productions ayant bénéficié de financement public. « Nous avons trouvé des solutions pour 80 % des films. Certains réalisateurs vont achever le tournage, d’autres la post-production », a-t-il précisé.
Révision de la loi sur le cinéma
Le ministre a annoncé que l’avant-projet de décret relatif à l’artiste et aux techniciens de l’image est au niveau du SGG (Secrétariat général du gouvernement) avant d’être mis en application. Le texte précise tous les types de relations de travail. La loi 11/03 du 17 février 2011 relative à la cinématographie sera révisée. « A cet effet, nous avons organisé des ateliers et rencontres pendant trois mois. La première mouture de la loi à revoir sera soumise à tous les acteurs du secteur du cinéma pour qu’ils donnent leurs avis », a-t-il dit.
Création d’un Centre national du cinéma
Youcef Sehairi a abordé également le projet de création du Centre national du cinéma. « Il sera un guichet unique, le seul interlocuteur des opérateurs économiques algériens et étrangers, fera des propositions au gouvernement sur les aspects législatifs et organisationnels du cinéma, donnera toutes les autorisations liées à l’activité cinématographique. Il interviendra dans tous les domaines du cinéma, distribution, production, de coproduction, d’exploitation de salles », a-t-il détaillé.
Le centr veillera à assurer, selon lui, la mission de service public « une fois le marché ouvert aux privés » (cinéma commercial). Actuellement, il existe trois organismes chargés du cinéma en Algérie : le CADC, le CNCA (Centre national de la cinématographie et de l’audiovisuel) et le CAC ( Le centre algérien de la cinématographie).
Discussions autour du tournage du feuilleton turc « Barberousse » en Algérie
Youcef Sehairi a confirmé l’existence de discussions actuellement entre les télévisions algérienne et turque pour étudier la possibilité de tourner une partie de la deuxième saison du feuilleton épique « Barberousse » en Algérie. « Nous sommes favorables au projet. Cela pourrait être concrétisé l’année prochaine », a-t-il déclaré. Le feuilleton, réalisé par Taylan Biraderler, revient sur le chef militaire ottoman Kheireddine Barberousse, devenu Sultan d’Alger en 1518, une année avant le rattachement de la Régence d’Alger à l’Empire Ottoman.