La pièce « El flouka » (l’embarcation) mise en scène par Ahmed Aggoune a décroché, mardi 21 février au soir, le grand prix Hacene Belkired des premières Journées du théâtre arabe qui se sont déroulées à Sétif.
La cérémonie de clôture a eu lieu à la Maison de la culture Houari Boumediène. Produite par l’association Essarkha de Skikda, la pièce, écrite par Seifeddine Bouha, a obtenu aussi le prix du meilleur texte. Seifeddine Bouha a partagé la scène aves Sabrina Koraïchi dans un spectacle tragi-comique qui évoque autant le drame de la stérilité que celui de la harga, la migration clandestine.
Warda, femme au foyer, n’arrive pas à avoir un enfant. Elle fait tout pour pouvoir procréer y compris en sollicitant les voyantes. Ali, son époux, soutient sa femme dans sa quête d’avoir des enfants. Faute de visas, le couple prend clandestinement la mer vers l’Espagne où il est possible d’avoir des soins.
Des signes de fragilité
La traversée n’est pas de tout repos. Warda veut faire le chemin de retour contre l’avis d’Ali qui veut aller jusqu’au bout du projet de départ. Warda, une femme au caractère fort, impose parfois sa « loi » à son compagnon, mais montre des signes de fragilité.
Ali entend imposer sa virilité mais résiste mal aux « assauts » de son épouse. Le dialogue intense entre les deux époux est pimenté de répliques comiques qui ont beaucoup plu au public nombreux lors de la présentation de la pièce, lundi 20 février.
Sabrina Koraïchi et Seifeddine Bouha ont fait preuve d’un jeu maîtrisé, fruit d’une fusion presque parfaite entre les deux comédiens. Le passage des moments tragiques aux situations comiques était fluide, aisée.
Même si la scénographie est quelque peu simpliste, El Flouka se distingue par une mise en scène efficace. La pièce tente de proposer une réflexion sur le rapport au sein du couple sans enfants et le choix de partir lorsqu’il n’existe plus d’issues.
La harga est désormais l’un des sujets préférés du théâtre algérien. Un théâtre qui veut coller à son époque.
Le metteur en scène tunisien Lotfi Akermi primé
Le prix de la meilleure mise en scène est revenu au tunisien Lotfi Akermi pour la pièce « Mamlakatou el ichq » (le royaume de l’amour). La pièce, qui relève du théâtre classique, a décroché le prix de la meilleure scénographie. Le prix de la meilleure interprétation féminine a été décroché par Sabrina Korichi alors que celui de la meilleure interprétation masculine est revenu à Elyes Labidi pour le rôle de du prince Franco dans « Mamlaket El Ishk » (Tunisie).
Le jury était composé, pour rappel, de la comédienne Abeer Issa (présidente) et des comédiennes Khadoudja Sabri (Libye) et Dalila Nouar (Algérie) ainsi que des metteurs en scène Fawzi Benbrahim (Tunisie) et Djamel Guermi (Algérie).
Le palmarès des premières Journées du théâtre arabe de Sétif qui ont eu lieu du 18 au 21 février 2023
– Grand prix Hacene Belkired : la pièce « El Flouka » de l’Association Es-Sarkha de Skikda, mise en scène par Ahmed Aggoune.
2- Prix de la meilleure mise en scène : « Le royaume de l’amour » (Mamlakatou al ichq) de Lotfi Akermi (Tunisie)
3- Prix du meilleur texte : la pièce « El Flouka », écrite par Seifeddine Bouha
4- Prix de la meilleure scénographie : la pièce Le royaume de l’amour » (Tunisie)
5- Prix de la meilleure interprétation féminine : Sabrina Koraïchi pour son rôle dans « El flouka »
6- Prix de la meilleure interprétation masculine : Ilyes Labidi pour son rôle dans « Le royaume de l’amour » (Tunisie).
