Chahar Boulakhras, PDG de la Sonelgaz, a annoncé qu’une équipe de techniciens se déplace en Libye pour contribuer à une opération de maintenance d’une importance centrale électrique.
L’équipe constituée de 16 techniciens a fait le voyage vers la Libye dans la soirée du mercredi 17 février 2021 pour participer à l’opération d’entretien de la centrale électrique de Khoms, située à 120 km, à l’Est de Tripoli, d’une capacité de 525 Mégawatts.
Chahar Boulakhras a rappelé, lors d’une conférence de presse animée au siège de la Sonelgaz à Alger, que les techniciens de la Sonelgaz avaient été envoyés en Libye, en octobre 2020, à la demande des autorités libyennes et sur instruction du président Abdelmadjid Tebboune pour réparer et remettre en état la centrale de Khoms.
« Un travail d’un mois et demi a été exécuté en dix jours jours. La reprise de cette centrale a énormément réduit la souffrance de nos frères libyens qui connaissaient des coupures électriques de plus de dix heures par jour. La situation s’est améliorée, mais il y a encore des problèmes », a-t-il déclaré.
Convention entre Sonelgaz et Gecol
Sonelgaz et la société libyenne Général Electric Company (Gecol) ont signé, fin janvier 2021, une convention de coopération portant sur le transport et la distribution de l’électricité et du gaz ainsi que les énergies renouvelables et la formation technique. Les deux sociétés sont liées par une autre convention portant sur la production de l’énergie électrique d’une durée de cinq ans.
Wiam El-Abdeli, le président du Conseil d’administration de Gecol, a, lors de la 15e Assemblée générale de l’Union arabe de l’électricité (AUE), organisée via visioconférence le 17 février, remercié l’Algérie et la Sonelgaz pour l’aide apportée à la Libye, en butte à un déficit chronique de production électrique.
« S’entraider dans les moments difficiles »
« Les pays arabes doivent s’entraider dans les moments difficiles. Il faut densifier la recherche et le développement dans le domaine de l’énergie électrique à travers le renforcement du partenariat stratégique pour affronter les défis communs et encourager les investissements au niveau régional », a réagi le PDG de Sonelgaz, lors de la même assemblée général de l’AUE, organisée en présence des journalistes.
Créer un marché arabe de l’électricité
Il a fait un plaidoyer pour l’extension du réseau de transport de l’énergie électrique dans la région arabe. « Pour cela, les systèmes de production électrique de chaque pays doivent être consolidés localement et au niveau sous-régional pour garantir les capacités de transport. Nous devons adopter une stratégie et un plan de développement visant le commerce de l’énergie entre les pays arabes à moyen et long terme », a-t-il dit.
Il faut, selon lui, créer un marché arabe de l’électricité « en élaborant un cadre organisationnel encourageant la coopération ». Chahar Boulakhras a proposé de regrouper par zones (Maghreb, Moyen-Orient et pays du golfe) les réseaux électriques « pour renforcer les échanges électriques entre régions aux fins d’élever le niveau de la sécurité énergétique » et « assurer l’arrivée d’une énergie sûre à moindre coûts ».
Le monde est arabe une batterie d’énergie
« Le Maghreb, le Moyen Orient et la région du Golfe constituent une véritable batterie des énergies renouvelables. Dans le futur, toute cette zone va alimenter les continents africain et européen », a-t-il dit. Il a plaidé pour une meilleure attraction des capitaux extérieurs pour financer les investissements dans la région arabe pour développer encore plus le réseau électrique.
Cela est, selon lui, possible car l’Afrique du Nord, le Moyen Orient et la région du Golfe recèlent de grandes potentialités en matière d’énergies nouvelles (solaire, thermique, éolien, etc), de capacités de production et de capital humain. Le plan stratégique 2035 de Sonelgaz sera dévoilé, selon lui, les prochaines semaines. « Il y est question de chercher à s’installer dans les marchés régionaux et continentaux d’énergie », a-t-il dit.
L’Union arabe de l’électricité, pour rappel, existe depuis 1987. Basée à Amman en Jordanie, elle regroupe les sociétés de production d’électricité de 19 pays arabes dont l’Algérie, la Libye, le Maroc, le Soudan, la Syrie, la Tunisie, les Emirats arabes unis, l’Egypte, le Qatar, l’Arabie Saoudite et le Liban. Elle est présidée depuis 2018 par le marocain Abderrahim El Hafidi, directeur général de l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE).