L’écrivain, critique littéraire et académicien libanais, Elias Khoury, est décédé ce dimanche 15 septembre à l’âge de 76 ans, après une carrière riche et prolifique, au cours de laquelle il est devenu l’une des voix majeures de la littérature arabe et un fervent défenseur de la cause palestinienne.
Né en 1948 à Beyrouth, dans le quartier d’Achrafieh, Elias Khoury a grandi avec un amour précoce pour la lecture, influencé par des auteurs comme le romancier libanais Jorge Zaydan, ainsi que par la littérature arabe et russe classique. Très tôt, il s’engage politiquement, notamment en faveur de la cause palestinienne, qui marquera une grande partie de son œuvre littéraire.
Au fil des décennies, Khoury a publié de nombreuses œuvres devenues incontournables, traduites dans plusieurs langues. Parmi elles, La Porte du Soleil (1998), qui retrace l’exode des Palestiniens en 1948 lors de la création d’Israël, est sans doute la plus célèbre. Adaptée au cinéma par le réalisateur égyptien Yousri Nasrallah, cette œuvre a inspiré en 2013 la création du « Village de la Porte du Soleil » en Cisjordanie par des activistes palestiniens, en réaction à l’expansion des colonies israéliennes.
Parallèlement à sa carrière d’écrivain, Khoury a enseigné dans diverses universités à travers le monde, aux États-Unis, en Europe et dans des pays arabes, apportant son savoir et sa vision critique à plusieurs générations d’étudiants. Il a également occupé la fonction de rédacteur en chef du supplément culturel du quotidien libanais An-Nahar.
Jusqu’à ses derniers jours, malgré une santé déclinante due à des problèmes intestinaux, Khoury n’a jamais cessé d’écrire, restant fidèle à sa plume et à ses engagements. Son décès a suscité une vague d’émotion à travers le monde arabe, et de nombreux intellectuels, amis et admirateurs ont salué son parcours exceptionnel.
Pour beaucoup, Elias Khoury incarne une littérature engagée et humaniste, traversée par les blessures de l’exil, de la guerre et des luttes pour la justice. Ses proches, tout comme le monde littéraire arabe, se souviennent d’un homme dont les écrits ont résonné bien au-delà des frontières du Liban, et dont l’engagement inébranlable pour la Palestine restera gravé dans l’histoire culturelle et politique.