Mounir Gouri est né à Annaba en Algérie, en 1985 . Il est titulaire d’un diplôme en design graphique, obtenu à l’École des Beaux-arts d’Annaba en 2011, puis en 2020, de l’École nationale supérieure d’art de Paris-Cergy.
Il fait partie de cette jeune génération d’artistes préoccupés à la fois par son projet professionnel d’artiste mais qui se sent aussi concerné par les difficultés de leur société et de leur pays : « Naître en 1985, cela signifie avoir vécu toute une enfance et une adolescence dans le climat pénible de la guerre civile.
“Je viens d’une ville (Annaba) où ont eu lieu de nombreuses migrations clandestines. Ici les jeunes en désespoir d’une vie sociale à laquelle ils puissent aspirer, veulent tous partir vers l’Europe…. Ce fléau qui prend des proportions dramatiques a déjà fait l’objet de plusieurs œuvres autour desquelles j’ai travaillé, et je continue encore…”
Mounir Gouri, situe son travail dans les réalités économiques, socio-politiques contemporaines qui bouleversent son pays.
Ainsi dans une oeuvre on distingue des mains de Fatma en protection, mais qui est aussi la main de l’artiste telle une signature . Celle ci fait référence à la décennie noire avec une tombe, des graffitis en arabe et en français, une cage de terrain de foot, une citation de Tahar Djaout, El Qods et un chemin qui traverse l’ensemble et déroule la tragédie de l’histoire .
Dans une autre installation ce sont des chiens noirs qui errent sur une vaste étendue blanche, un paysage dont seuls les animaux auraient survécu . La maison est vide sans âme qui vive.
Récemment intégrés à ses outils de travail, le charbon et le fusain deviennent dans ses œuvres graphiques les moyens d’interroger et de réaffirmer son identité . Dans cette série Sur les pas des empreintes , celles de ses propres mains réalisées avec du charbon, l’artiste nous confie à propos de son matériau « parce que c’est une matière vivante, issue du bois brûlé, de tout cheminement ». Un peu à l’image de son propre parcours, de son enfance à Annaba à la reconnaissance d’aujourd’hui ?…Je me suis toujours intéressé à l’impact de l’image », dit-il, ajoutant aborder « des thèmes qui me parlent. Je montre des choses qui me touchent, que je vois dans mon quotidien ou qui relèvent de mon passé en Algérie « .
Mounir Gouri utilise à la fois le graphisme, la performance, la vidéo, la photographie et la sculpture. Il a son actif, plusieurs expositions collectives et personnelles et il a fait partie des artistes qui ont participé à cet évènement majeur qui a catalysé et propulsé la peinture contemporaine algérienne : la Picturie générale III #3 et Picturie générale II #2 .
En 2014 Mounir Gouri participe à la 3ème Biennale d’art contemporain d’Oran . Il obtient le prix spécial des amis de l’Institut du Monde Arabe en 2019. Dans la même année il expose en Allemagne au Westfalischer Kunstverein de Munster, et participe à la résidence de la Maison des Arts de Malakoff, fait une exposition à Londres a la Mezzanine Gallery, contribue à la Biennale de Jafre et en Octobre 2019 il fait partie des artistes algériens de l’exposition Waiting for Omar Gatlato à la galerie de Columbia à New York .
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