A la suite de Machiavel qui rêvait de la construction de l’Etat en Italie, et qui préconisait une dictature de type romain, où le Sénat confiait à un dictateur la mission d’atteindre les objectifs assignés par le Sénat, et à la suite de quoi, une fois sa mission accomplie, le dictateur remettait ses pouvoirs au Sénat, il paraît de plus en plus raisonnable de préconiser que dans le cas de l’Algérie d’aujourd’hui, le «Sénat», c’est-à-dire l’Autorité réelle, confie à un gouvernement provisoire, intègre et compétent, doté de tous les pouvoirs nécessaires, la tâche du redressement du pays pour une durée définie au préalable et pour l’application d’un programme précis avec des objectifs concrets, connus de l’ensemble de la population.
Réalité et autorité réelle
Aujourd’hui l’Autorité réelle pertinente devrait résulter d’un accord, non pas formel mais réel, entre l’armée, les institutions en place et le mouvement populaire, accord sur les objectifs des politiques du gouvernement dans tous les domaines. Une telle solution est encore possible malgré la dégradation accélérée de la situation, politique, économique et sociale du pays. Mais si toutefois le pays devait encore persister dans la dynamique et les arrangements actuels, cette solution, qui bien entendu n’est pas idéale, deviendrait elle-même caduque.
Il est encore temps de voir la réalité en face et de prendre les bonnes décisions pour éviter les divisions de la société, l’effondrement de l’économie et le chaos. L’Algérie dispose des ressources nécessaires pour cela et les Algériens ne peuvent admettre qu’il n’existe pas en leur sein suffisamment de sagesse, de compétence et de patriotisme pour concevoir les solutions aux problèmes qui s’aggravent chaque jour qui passe.
Les Algériens ont acquis ces dernières années la précieuse expérience de la mobilisation populaire de masse, de l’action politique pacifique, de la détermination dans la poursuite de leurs objectifs. Leur expérience politique des dernières décennies leur enseigne que le changement de régime est nécessaire, qu’un tel changement ne pourra advenir que s’il est pacifique et ordonné autour d’objectifs acceptables par l’ensemble de la société.
Leur expérience historique les pousse à vouloir un Etat, un Etat de droit, dont la nature devra être d’assurer la pleine souveraineté du pays, la pleine souveraineté du peuple, sur le socle de ses valeurs fondamentales : la liberté, la justice, la dignité.
Sublime , authentique que cet article nous offre la possibilité de croire à cette réalité . Une réalité qu’on ne peut occulter tellement les signaux sont vraiment visibles et apparents.
Oui il est encore temps d’ouvrir les portes pour un consensus national regroupant les responsables de l’armée, les responsables civils et les représentants de la société civile avec ces experts , ses professeurs et ses politiciens .
Une plate forme consensuelle définissant les règles de bases d’un projet de société .