Le nouveau plan d’action sur « la transition énergétique » sera mis en application avec une option pour la production de l’hydrogène vert.
En Conseil des ministres, réuni dimanche 16 mai 2021, le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné, selon un communiqué de la Présidence de la République, la mise en œuvre « immédiate » des différents axes du Plan d’action sur la transition énergétique proposé par Chems eddine Chitour, ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables.
Un plan qui prend en compte la dimension du « développement humain durable ». Le plan prévoit le lancement d’un projet de réalisation de 1.000 mégawatts d’énergie solaire durant l’année en cours et la production d’hydrogène vert (obtenu par l’électrolyse de l’eau). Tebboune a souligné l’importance d’associer les acteurs de la société civile afin « de garantir la mobilisation nécessaire à la réussite de cet ambitieux projet de transition énergétique ».
L’hydrogène vert, un vecteur d’énergie
« Le problème de l’intermittence de l’énergie renouvelable est en train d’être réglé par l’hydrogène. Dans le monde entier, on met en place le plan hydrogène. C’est un train à prendre », a déclaré, fin avril 2021, Chems eddine Chitour à la radio algérienne.
Il a expliqué que l’hydrogène vert est un vecteur d’énergie et de stockage. Simple élément chimique, l’hydrogène, constitué d’un proton et d’un électron, est le plus présent dans l’univers. Il est le principal constituant des étoiles, soleil compris, et est présent sur terre lié aux hydrocarbures et à l’eau. Pour obtenir l’hydrogène à l’état pur, il est nécessaire de passer par des procédés chimiques pour le séparer des autres atomes. La molécule obtenue est le dihydrogène (H2). Quand les deux hydrogènes liés sont séparés, une grande quantité d’énergie est libérée sous forme chimique.
Energie chimique
Un kilo d’hydrogène libère quatre fois plus d’énergie qu’un kilo d’essence. L’hydrogène vert permet de stocker par exemple l’électricité produite à partir des panneaux solaires pendant les périodes hivernales. C’est ce qui est appelé l’intermittence de l’énergie. Cela assure un équilibre, selon les saisons, entre la production et la consommation de l’énergie.
Le surplus d’électricité produite par les panneaux solaires (ou par les éoliennes) sera converti sous forme d’énergie chimique dans un gaz, l’hydrogène stocké dans un réservoir autant dans les habitations collectives que dans les maisons individuelles, les usines ou les établissements publics et de commerce. L’énergie stockée dans l’hydrogène peut être utilisé à tout moment et durant toutes les saisons (stockage durable).
Une voiture à hydrogène libère 50 % moins de CO2
Il est connu, selon les experts, que l’hydrogène favorise l’utilisation des énergies renouvelables comme l’éolien, l’hydraulique et le solaire. L’hydrogène est considéré comme vert parce que moins polluant (l’hydrogène noir est produit à partir hydrocarbures). Une voiture à hydrogène libère 50 % moins de CO2 et de particules qu’un véhicule utilisant l’essence. Quand la voiture utilise que de l’hydrogène, non issu des autres énergies, elle ne dégage que de l’eau. Pour « décarboner » les industries comme la sidérurgie, l’hydrogène serait la meilleure alternative. D’après Bloomberg energy, l’utilisation de l’hydrogène permettrait de réduire de 35 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.
« Nous pouvons vendre de l’hydrogène en 2030 »
« Nous pouvons vendre à partir de 2030 de l’hydrogène à la place du gaz naturel. Nous utiliserons les mêmes gazoducs vers l’Espagne et l’Italie. Si nous sommes suffisamment soudés, l’hydrogène sera le gaz naturel à exporter. Il sera une rente produite par notre intelligence », a soutenu Chems Eddine Chitour.
Le 19 avril 2021, le ministre a réuni une centaine de chercheurs algériens pour élaborer « le plan hydrogène », en collaboration avec les ministères de l’Enseignement supérieur et des Ressources en eau.
Partenariat avec l’Allemagne, la Chine et les Etats Unis
L’Algérie entend appliquer le plan de transition énergétique avec l’Allemagne, la Chine et les Etats Unis. « Nous sommes en contact avec ces trois partenaires. Reçue par le président de la République, Madame l’ambassadeur d’Allemagne à Alger a déclaré que son pays veut accompagner l’Algérie dans la transition énergétique(…) L’Algérie doit connaître ses intérêts. L’Allemagne est un partenaire qui ne fait pas dans l’Histoire. C’est un avantage. Les relations sont plus saines », a soutenu le ministre.
Il a rappelé que l’Allemagne et la Chine ont contribué à la production de 360 mégawatts(en énergie renouvelable) en Algérie. Selon Chems Eddine Chitour, l’Algérie va demander à ses partenaires d’élaborer des programmes de formation à travers notamment la mise en place de l’Institut de la transition énergétique à Sidi Abdallah (ouest d’Alger), la construction d’un électrolyseur d’hydrogène et le règlement de tous les problèmes liés à la production de l’eau pure (pour en extraire l’hydrogène).
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