Deux personnes, soupçonnées d’être liées à l’agression lâche et inhumaine de plusieurs enseignantes à leur domicile de fonction à Bordj Badji Mokhtar, ont été arrêtées, annonce un communiqué de la Cour d’Adrar. La nouvelle, qui a choqué les Algériens dans la soirée de mardi, suscite la colère des enseignants et des syndicats. Le ministre de l’Education, Mohamed Ouadjaout a exprimé sa solidarité avec les victimes, affirmant que les procédures sécuritaires « sont toujours en cours ».
Plusieurs enseignantes ont été sauvagement agressées, dans la nuit de lundi à mardi 18 mai 2021 à Bordj Badji Mokhtar, a annoncé le Syndicat algérien de travailleurs de l’Education (SATE) dans un communiqué. Les victimes, ayant subi des « blessures de différentes gravités, sont « hospitalisées dans un état psychologique catastrophique », a dénoncé le même syndicat.
Dans un communiqué, le SATE explique que cette agression a eu lieu au logement de fonction de ces enseignantes, de la part d’un « groupe d’anonymes munis d’armes blanches ». Le logement est habité par 10 enseignantes à l’intérieur de l’établissement scolaire. Une fillette se trouvait également à l’intérieur du logement de fonction au moment de l’agression.
Les victimes, hospitalisées, se retrouvent « dans un état psychologique catastrophique ». « Elles ont subi des blessures de différentes gravités et se sont fait voler leurs téléphones, leurs ordinateurs et des montants d’argent », poursuit le syndicat.
Les enseignantes victimes de viol selon un syndicaliste
La nouvelle s’est propagée comme une trainée de poudre, notamment sur les réseaux sociaux. Selon le coordinateur du Syndicat National Autonome des Professeurs d’Enseignement Secondaire et Technique (Snapest), Meziane Meriane, qui souligne que « cet acte n’est pas le premier dans son genre », les enseignantes ont même été violées. Une information reprise par des enseignants dans la même ville.
Deux des victimes ont également été poignardées, selon le même synicaliste.
Le SATE, qui n’a pas précisé dans son communiqué qu’il s’agissait d’un viol, a dénoncé une agression « lâche, inhumaine et sauvage ». Il s’agit de « la quatrième et la plus dangereuse agression dans cette école en un mois et demi », poursuit-on.
Selon M. Meriane, les enseignantes agressées ont déjà fait part à leur tutelle de menaces et de tentatives d’agressions. Il a lancé un appel « aux autorités locales » et à la « direction de l’éducation afin de protéger les jeunes enseignantes qui se sont déplacées au fin fond de l’Algérie pour enseigner et accomplir ce travail si noble ».
Deux personnes arrêtées
Le parquet près le tribunal de Bordj Badji Mokhtar a instruit ce mercredi 19 mai 2021 la police judiciaire d’ouvrir une « enquête approfondie » à propos de cette agression, annonce un communiqué de la Cour d’Adrar.
Cette juridiction affirme que les services concernées « travaillent pour arrêter les responsables avec tous les moyen légaux et le plus tôt possibles ».
L’enquête préliminaire a mené vers l’interpellation de deux personnes, soupçonnées d’être des auteurs de cette agression après avoir été identifiées par les victimes.
La Cour d’Adrar poursuit que le parquet « informera l’opinion publique des résultats de l’enquête à la fin de la procédure ».
Les enseignants en colère
Syndicats et enseignants ont rapidement exprimé leur choc et leur indignation face à cette nouvelle. Le SATE a été le premier à annoncer, dans son communiqué d’hier, la « suspension des cours », des examens et le « retrait collectif de cette région » faute de protection, maintes fois revendiquées.
La Coordination des syndicats autonomes de l’Education, qui avait déjà appelé en début du mois à une grève de trois jours, a annoncé sa décision de « boycotter les travaux de fin d’année » pour dénoncer une « situation critique que vivent les travailleurs et les fonctionnaires de l’Education ».
Sur les réseaux sociaux, le enseignants expriment leur ras-le-bol à travers le hashtag
A Adrar, des enseignants ont tenu un sit-in près du siège de la Wilaya avant d’entamer une marche, pour dénoncer les conditions d’insécurité qui règnent autour de leurs lieux de travail. Les travailleurs ont affirmé leur intention de ne pas regagner les classes tant que leur protection n’est pas assurée.
Un sit-in à Oran a également eu lieu en solidarité avec les enseignantes agressées.
Le ministère de l’Education, Mohamed Ouadjaout, a également réagi. Interrogé à propos de cette agression, il a exprimé sa « solidarité », précisant que « la procédure suit son cours ». Il a également tenu à rendre hommage aux enseignants, « symbole du savoir, qui crée les cadres de demain ».
Je ne sais pourquoi mais cette agression contre des femmes qui travaillent me fait penser aux agressions subies par les femmes de Hassi-Messaoud, en 2001. Celles-ci avaient été aussi violées et violentées. Malheureusement, le laxisme des autorités est une porte ouverte pour la répétition de ces agressions.
Ce sentiment d’impunité que ressentent ces criminels n’est pas étranger à la multiplicité de ces agressions.
J’espère que des mesures exemplaires sécuritaires seront prises afin de protéger ces victimes innocentes contre cette barbarie. C’est dans ce sens que l’institution judiciaire doit aussi être implacable pour rendre justice à ces femmes.
#Halte_à_l’agression_contre_les_femmes
#Code_de_la_famille_Code_de_l’infamie
[…] Procureur poursuit que « dès que le parquet près la Cour d’Adrar s’est exprimé sur le sujet mercredi 19 mai 2021, le parquet près le tribunal de Bordj Badji Mokhtar a instruit […]