Exposition : Mostaganem dans l’objectif artistique de douze photographes

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Exposition : Mostaganem dans l'objectif artistique de douze photographes
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« Regards croisés, Mostaganem » est une exposition de photographies organisée jusqu’au 6 juin 2024  à la galerie Mohamed Racim à Alger par la Délégation de l’Union européenne en Algérie (DUE).


Le vernissage de cette exposition, qui rassemble les œuvres de douze photographes, a eu lieu dans la soirée du mardi 14 mai 2024, à la galerie Mohamed Racim, à l’Avenue Pasteur, au centre d’Alger. Encadrés par des professionnels européens, les douze photographes, venus de plusieurs wilayas, sont : Noussaiba Merah, Abderahim Salhi, Safaa Djoher Belghazali, Rachid Ayadi, Salem Dahmani, Salah eddine Mesli, Sihem Salhi, de Sid Ahmed Benkhalifa, Mehdi Boucif, Lalia Rayane, Rania Lardjane et Mokhtar Kadda Benbey. Ils ont chacun réalisé dix photos sur des thématiques variées. Une sélection de ces œuvres a été éditée dans un livre d’art de 163 pages, conçu par El Hadi Dahmoun avec une couverture réalisée Lalia Rayane.


Gabriela De Giacomo (Italie), Anna Bedynska (Pologne), et Vincen Beeckman (Belgique) ont encadré les photographes durant une résidence artistique qui a eu lieu du 1 au 9 mars 2024 à Mostaganem, sous la direction artistique de Nora Zaïr.  


Thomas Eckert, ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, a rappelé, lors d’une conférence de presse, à la galerie Racim, que trois précédentes résidences de photographes ont été organisées à Alger en 2011, Constantine en 2014 et Bou Saâda en 2021. « Cette édition marque une nouvelle étape dans notre engagement à célébrer l’Algérie dans toute sa diversité, sa richesse culturelle, et son paysage émotionnel. Les photos exposées ici représentent toute la richesse visuelle, culturelle et géographique de Mostaganem, la mer, la terre, les gens, les animaux, les poissons…L’héritage culturel et la modernité y sont bien représentés.  Il y a même de la poésie aussi dans ces photos », a soutenu Thomas Eckert. Et d’ajouter : « Cette édition marque une nouvelle étape dans notre engagement à célébrer l’Algérie dans toute sa diversité, sa richesse culturelle, et son paysage émotionnel. Cette initiative continue de stimuler les échanges et de promouvoir le dialogue entre les artistes passionnés de photographie des deux rives de la Méditerranée ».


« Carte blanche »

« Il était agréable de travailler avec les photographes. Au-delà du stress, on prenait un grand plaisir à travailler en groupe pendant une semaine. Un temps court durant lequel les douze photographes devaient prendre des clichés à Mostaganem. Ils avaient toute la liberté de choisir leurs sujets. On ne pouvait pas leur imposer une vision. Notre objectif de cette résidence est d’encourager la création. Les trois mentors européens et moi-même avons apporté des conseils surtout en fin de journée après avoir vu le travail fait. Nous travaillons sur l’éditing des photos. Chaque photographe faisait sa sélection pour illustrer l’histoire qu’il voulait raconter de Mostaganem. Ils étaient libres dans leur choix », a expliqué Nora Zaïr.


Les photographes ont, selon elle, découvert la ville de Mostaganem à travers leurs émotions. « Ils avaient carte blanche pour capter ce qu’ils voulaient de la cité. Les trois mentors européens ont partagé leurs expériences et leurs parcours puisqu’ils ont déjà édité des livres photos et exposé », a-t-elle ajouté.


Rachid Ayadi a choisi de s’intéresser à « la ville vertueuse » en faisant des portraits de passants anonymes plongés dans une certaine mélancolie ou des travailleurs des chemins de fer. « Mostaganem refuse d’être complexe comme les autres villes et ne dévoile son visage que lorsqu’elle déchire le voile. Elle est là, hors du temps, vivant dans l’éternel présent, fidèle à son essence, son passé et son présent », écrit-il pour accompagner ses images.


En noir et blanc, Nousaiba Merah a joué sur l’ombre et la lumière pour capter des moments de Mostaganem. « Sous son soleil ocre, la ville imprévisible enchevêtre entre ses blocs de briques des histoires cumulées, précieusement préservées. Une mémoire commune restée intacte. Mostaganem est ambivalente », écrit-elle.


« Des scènes de vie »

Sidahmed Benkhalifa, natif de Relizane et habitant Oran, a, lui, pris le « pouls de Mostaganem ». « Une semaine ne suffit pas pour travailler sur une ville comme Mostaganem. Il faut plus d’une année pour faire le tour. Il y a plein de choses à voir. J’ai capté des scènes de vie. Là, j’ai photographié le rideau qu’on installe devant la porte comme une forme de voile pour se protéger du regard extérieur. Et personne n’ose regarder ce qu’il y a à l’intérieur de la maison. Les mostaganémois sont très accueillants. Parfois, les gens nous demandaient de les prendre en photo. Pour moi, la photo est un message », a déclaré à 24 H Algérie Sidahemd Benkhalifa, 31 ans.


Il a indiqué que la résidence lui a appris à travailler rapidement en un temps très court et à faire la bonne sélection en un temps record aussi.


Venue de Constantine, Sihem Salhi a travaillé sur « les invisibles », « ces personnes ignorées ou marginalisées par la société, poussées vers des zones d’ombre », comme les chômeurs, les personnes âgées ou les personnes aux besoins spécifiques.
Ses photos montrent une femme voilée, des silhouetes sur des vitres, en contre-jour ou en bord de mer, des mouvements colorés en milieu urbain…du flou flottant. « J’ai été ravie d’être sélectionnée parmi 500 candidats. Je fais de la photo contemporaine qui est différente de la photo classique. Elle ne respecte pas forcément les règles de la prise de vue. Il y a une touche artistique qui traduit ce que je ressentais au moment du clic. J’ai pris beaucoup de plaisir en réalisant ces photos à Mostaganem », a-t-elle confié à 24 H Algérie.

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